La valeur grimpe de 56,7% à 4,7 euros vers 12h10, signant de loin la meilleure performance du SRD, après un plongeon de près de 94% l'an dernier.

Le titre a vu sa valeur multipliée par près de trois en l'espace de seulement quatre séances, dans des volumes particulièrement étoffés.

"Près de 200% du flottant ont changé de mains entre vendredi et aujourd'hui, ce qui est absolument gigantesque", commente un analyste.

En fin de matinée lundi, près de 30% du capital de la société avaient été échangés, après 150% vendredi dernier.

"Il y a plusieurs hypothèses pour expliquer la hausse du titre. La première, la plus plausible, c'est qu'il s'est passé quelque chose du côté du refinancement de la dette", a précise cet analyste qui a souhaité garder l'anonymat.

Il a également évoqué une possible réorganisation du haut de bilan de l'entreprise avec la mise en place d'une structure de défaisance pour les bateaux d'occasion.

L'hypothèse d'une sortie de la cote est également évoquée par les analystes et les traders, mais elle est jugée moins crédible, ce type d'opération passant généralement par une rapide suspension de cotation.

"En théorie, la famille a les moyens de racheter le flottant. Mais les procédures habituelles pour ce type d'opération ne sont pas suivies et la flambée du titre renchérit considérablement le coût de l'opération", commente un analyste.

Le groupe de yachts de luxe, lourdement déficitaire au titre de l'exercice 2007-2008, avait annoncé, le 17 décembre, ne plus respecter ses covenants bancaires et avoir entamé des discussions sur une restructuration de sa dette (150 millions d'euros, pour des fonds propres de 79 millions).

Il avait assuré que sa trésorerie lui permettait de "passer le point bas" qui se situait en général en février pour le groupe, laissant les analystes perplexes sur la viabilité de son modèle.

Rodriguez, très impacté par l'aggravation de la crise financière, a vu son chiffre d'affaires plonger de plus de 70% au 4e trimestre de son exercice 2007-2008 en raison de l'annulation de nombreuses commandes de bateaux et a, comme anticipé par les analystes, essuyé une lourde perte annuelle.

Pascale Denis, édité par Jacques Poznanski