* Le chef de la Ligue arabe avance une date pour Genève 2

* L'émissaire Brahimi dit que rien n'est fixé

* Attentat-suicide à Hama, dans le centre de la Syrie

* Combats dans les faubourgs de Damas

par Ayman Samir

LE CAIRE/BEYROUTH, 20 octobre (Reuters) - Nabil Elarabi, secrétaire général de la Ligue arabe, a annoncé dimanche que la conférence Genève 2, destinée à faciliter la fin du conflit syrien, aurait lieu le 23 novembre.

Lakhdar Brahimi, l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie, a cependant déclaré après avoir rencontré au Caire Elarabi que la date n'avait pas été "officiellement fixée".

"J'ai discuté du dossier syrien avec Lakhdar Brahimi et il a été décidé que la réunion de Genève aurait lieu le 23 novembre", a dit le chef de la Ligue arabe au cours d'une conférence de presse commune avec Brahimi.

Le vice-Premier ministre syrien, Kadri Djamil, avait déjà annoncé jeudi que la conférence de paix aurait lieu les 23 et 24 novembre, mais il avait été par la suite démenti par la Russie et les Etats-Unis.

Lakhdar Brahimi a précisé dimanche qu'il se rendrait au Qatar, en Turquie, en Iran et en Syrie, ainsi qu'à Genève pour rencontrer des responsables américains, russes et des représentants du Conseil de sécurité de l'Onu. "Après ces rencontres, une date définitive sera annoncée pour la tenue de la conférence de Genève 2", a-t-il dit.

La Coalition nationale syrienne (CNS), qui rassemble les opposants reconnus par une partie de la communauté internationale, exige la démission du président Bachar al Assad en préalable à la tenue de la conférence visant à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 100.000 morts en deux ans et demi.

Nadjib Ghadbian, le représentant de la CNS aux Etats-Unis, a rapporté qu'une partie importante de la coalition ne prendrait pas part à la conférence mais que d'autres composantes envisageaient toujours de s'y rendre, à condition qu'Assad ne soit pas présent.

Pour Lakhdar Brahimi, la conférence ne pourra pas se tenir si l'opposition n'est pas en mesure d'aligner une délégation "représentative d'une partie importante de la population syrienne opposée à Assad".

ATTENTAT-SUICIDE A HAMA, COMBATS PRÈS DE DAMAS

Bachar al Assad a affirmé à plusieurs reprises qu'il ne quitterait pas ses fonctions avant l'élection présidentielle prévue l'année prochaine, au cours de laquelle il briguera un troisième mandat.

Il a également exclu l'idée d'un cessez-le-feu avec les rebelles qu'il considère comme des terroristes et il refuse de négocier avec les personnalités de l'opposition qui soutiennent une intervention étrangère politique ou militaire en Syrie.

Une réunion des "Amis de la Syrie", groupe qui rassemble les pays occidentaux et arabes favorables à l'opposition, aura lieu mardi prochain à Londres.

Sur le terrain, un attentat-suicide au camion piégé a fait au moins 31 morts et des dizaines de blessés dans les faubourgs de la ville de Hama, dans le centre de la Syrie. Le camion était chargé d'une tonne et demie d'explosifs.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche de l'opposition, le kamikaze, membre du Front al Nosra, groupe islamiste affilié à Al Qaïda, visait un barrage de l'armée mais la plupart des victimes sont des civils.

Un attentat à la voiture piégée avait visé samedi un point de contrôle de l'armée dans les faubourgs sud-est de Damas, déclenchant de violents combats qui se poursuivaient dimanche.

Les rebelles ont annoncé avoir pris le contrôle du premier barrage de l'armée et mener une attaque pour en prendre un deuxième sur la même route, entre le quartier de Mleiha, tenu par les insurgés, et celui de Djaramana, aux mains des gouvernementaux.

"Ces points de contrôle sont les derniers obstacles sur le chemin de la base aérienne voisine", a dit sur Skype un combattant rebelle prénommé Nidal.

Des avions de l'armée ont bombardé des positions des insurgés dans le secteur.

A Mouadamiya, faubourg de l'ouest de Damas, des médecins ont fait état d'un nombre croissant de décès dus à la malnutrition. Un rebelle a accusé l'armée d'empêcher depuis deux jours l'entrée de vivres dans cette zone. (Avec Ali Abdelatty et Erika Solomon; Pierre Serisier, Julien Dury et Guy Kerivel pour le service français)