TEREOS INTERNACIONAL SA 
Par PARIS, 9 décembre (Reuters) - Michelin et Tereos ont annoncé lundi un partenariat pour produire des pneumatiques à partir de matières premières agricoles et remplacer ainsi certains composants, notamment dérivés du pétrole.
Le géant du pneu et le quatrième groupe sucrier mondial vont travailler tout d'abord sur l'approvisionnement en biomasse et la création d'un pilote industriel, avec pour ambition d'installer une unité de production d'ici 2020.
"L'idée est d'avoir un pneu plus vert", a expliqué à Reuters un porte-parole du groupe coopératif français. "C'est à dire de remplacer le composant qui n'est pas vert, le caoutchouc synthétique, voire même une partie du caoutchouc naturel, par du caoutchouc produit par de la biomasse issue de résidus et de déchets."
Tereos, également premier producteur européen d'alcool/éthanol, est spécialisé dans la transformation de betteraves, de céréales et de canne à sucre, mais aussi de paille et d'autres résidus végétaux.
Un pneu de voiture contient pas moins de 200 matériaux différents, essentiellement du caoutchouc naturel issu de l'hévéa, du caoutchouc synthétique (surtout du butadiène dérivé du pétrole) et du noir de carbone, qui donne à la gomme sa couleur caractéristique.
Michelin et Tereos n'ont pas encore déterminé quelle proportion du pneu pourrait provenir de la transformation de matières premières agricoles, et jusqu'où l'on pourrait aller sans compromettre la tenue de route et la longévité des pneumatiques actuels.
Les deux groupes espèrent aussi développer une filière française qui permettrait d'atténuer les variations des cours des autres matières premières, qu'il s'agisse des dérivés du pétrole ou du caoutchouc naturel, surtout produit en Asie.
Début novembre, Michelin avait déjà annoncé son intention de créer une filière de butadiène biosourcé pour réduire à terme sa dépendance à un élément qui risque de venir à manquer. (Gilles Guillaume et Sybille de La Hamaide, édité par Dominique Rodriguez)
