Contrairement à d'autres pays comme la Grande-Bretagne et l'Italie, la France s'est jusqu'à présent abstenue d'imposer une telle taxe à des entreprises comme le groupe énergétique TotalEnergies et le géant du transport maritime CMA CGM.

Alors que le gouvernement dépense des dizaines de milliards d'euros pour aider les ménages, même certains législateurs de son propre parti se sont joints aux partis d'opposition pour réclamer une supertaxe pour aider à payer la facture.

Alors que TotalEnergies et CMA CGM ont déjà proposé des réductions aux clients, le ministre des Finances Bruno Le Maire a déclaré que ce n'était pas suffisant et a laissé ouverte la possibilité d'une nouvelle taxe dans le budget 2023 s'ils ne vont pas plus loin.

"Devraient-ils faire plus ? Oui, certainement. Nous l'ajouterons dans le projet de loi de finances 2023", a déclaré Le Maire au Monde.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veran, a déclaré jeudi à la radio France Info qu'il espérait que des annonces sur la question pourraient être faites bientôt, peut-être d'ici la fin de la semaine.

Une poignée de législateurs du parti Renaissance du gouvernement ont proposé au Parlement un amendement au projet de loi de finances rectificative pour 2022 qui créerait une nouvelle taxe sur les entreprises du secteur de l'énergie et du transport maritime dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard d'euros.

"C'est un amendement pour rappeler aux grands groupes que si leurs efforts semblent insuffisants, alors on peut toujours avoir recours à l'impôt sur les bénéfices", a déclaré à Reuters Stéphane Travert, législateur de Renaissance.

Les prix élevés de l'énergie font grimper les bénéfices des entreprises du secteur de l'énergie à des niveaux records, le bénéfice net de TotalEnergies devant atteindre près de 32 milliards d'euros, selon la prévision moyenne d'un sondage Refinitiv sur les attentes des analystes.

Pendant ce temps, les tarifs élevés du transport maritime par conteneurs ont dopé les résultats de sociétés telles que CMA CGM, basée à Marseille et contrôlée par la famille Saade.

Le PDG Rodolphe Saade a déclaré mercredi au Sénat français qu'une taxe supplémentaire ne ferait que rendre la société moins compétitive face à ses rivaux étrangers et que le ministère des Finances devrait d'abord vérifier que les remises déjà proposées se répercutent sur les consommateurs.

(1 $ = 0,9812 euros)