La société azuréenne TxCell va se faire racheter par le laboratoire américain Sangamo, qui met 2,58 euros par action sur la table, soit 72 millions d'euros au total net de dette et de trésorerie, a fait savoir la société. Pas de discussion possible : la prime est énorme sur les cours récents. Mais le bilan est moins rose pour ceux qui avaient suivi l'IPO.
TxCell est spécialisée dans les immunothérapies cellulaires basées sur des cellules T régulatrices (Tregs) pour le traitement des maladies auto-immunes. Avec l'apport des travaux du Français, Sangamo espère amener plus rapidement en clinique un programme CAR-Treg, avec une première demande d'essai en Europe l'année prochaine, pour un démarrage d'ici la fin de l'année prochaine d'une étude de phase I/II.
Une prime à relativiser
Cet épilogue va faire des heureux : le titre de l'entreprise sophipolitaine (désolé, j'adore ce mot) cotait jusqu'à vendredi soir 0,93 EUR. Et des malheureux : l'introduction en bourse a eu lieu à 5,58 EUR pièce en avril 2014. Le graphique ci-dessous montre en rouge la barre des 2,58 EUR. Grosso-modo, le titre évolue en dessous depuis janvier 2017.
Le niveau de l'OPA en rouge, par rapport aux cotations depuis l'IPO
Entre l'IPO et l'OPA, TxCell avait levé des fonds supplémentaires pour assurer la poursuite de son développement. Certaines opérations avaient écarté les actionnaires existants, une méthode répandue dans le secteur :
- En juillet 2015, un placement privé avait été réalisé à 6,80 EUR pièce (1 166 300 actions nouvelles représentant 9,95% du capital).
- En décembre 2015, TxCell avait signé une ligne de financement en fonds propres avec la Société Générale (dite "PACEO"), portant sur un total de 1 150 000 actions nouvelles souscrites par la banque à la demande de la société sur 24 mois (soit jusqu'à 8,92% du capital de l'époque).
- En juin 2016, la société s'était tournée vers la gestion alternative Yorkville Advisors Global (YA) en émettant des OCABSA pouvant permettre de lever jusqu'à 30 millions d'euros. L'accord OCABSA a été modifié deux fois par la suite, en octobre 2017 puis en mai 2018. Puis une troisième fois avec l'OPA du jour, puisque le fonds a trouvé un accord avec TxCell, qui va procéder au remboursement anticipé de 50 des OCA pour 3,08 millions d'euros et l'autoriser à convertir les 28 OCA restantes en 1 866 666 actions nouvelles à 1,50 EUR pièce. Yorkville renoncera à ses 84 bons d'émission OCABSA restants et à ses 1 236 350 BSA, rachetés à l'euro symbolique puis annulés par TxCell.
TxCell avait aussi fait participé ses actionnaires à une levée de fonds dont les conditions restent correctes au regard du prix de sortie proposé par Sangamo : en février 2017, TxCell avait lancé une augmentation de capital qui lui avait permis de collecter 11 millions d'euros en émettant des ABSA à 2 EUR pièce (les BSA étant exerçables à 2,60 EUR).
Les bons de souscription d'actions (non cotés) émis par TxCell ne seront pas concernés par l'OPA. "Les bons dont le prix d'exercice est inférieur au prix de l'offre feront l'objet d'une renonciation et les bons dont le prix d'exercice est supérieur au prix de l'offre seront exercés et les actions résultant de cet exercice seront cédées à Sangamo dans le cadre du contrat d'acquisition d'actions ou bien apportées à l'offre", précise le laboratoire.
Lors de l'IPO il y a quatre ans, le capital était divisé en 11,4 millions d'actions. Sur la base du prix d'OPA de 2,58 EUR et du montant total annoncé pour l'opération (72 millions d'euros), le capital serait désormais réparti entre environ 27,9 millions d'actions.
Depuis l'IPO, le titre a connu une période favorable, avant de décrocher lourdement
TxCell est une société de biotechnologie qui développe des plateformes pour des immunothérapies cellulaires innovantes et personnalisées à partir de cellules T régulatrices (Treg) pour le traitement des maladies inflammatoires chroniques sévères, des maladies auto-immunes et du rejet de greffe. TxCell développe une plateforme pour des cellules T génétiquement modifiées, les CAR-Tregs. TxCell prévoit de publier des données précliniques de preuve de concept en 2017 et de commencer une première étude clinique d'ici la fin 2018.