New York (awp/afp) - L'annonce d'un rebond marqué de l'inflation américaine a chahuté, mercredi, les Bourses occidentales, qui ne croient plus à une baisse de taux de la banque centrale américaine (Fed) avant l'été, mais ne paniquent pas pour autant.

En Europe, les indices sont passés par toutes les phases durant la séance. En hausse au début, en forte baisse à l'annonce de l'inflation américaine, avant de se redresser en fin de séance, pour finir quasiment stable (-0,05%).

Francfort et Londres ont clôturé en légère hausse, grappillant respectivement 0,11% et 0,33%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,09%.

A New York, le Dow Jones a perdu 1,09%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,84% et l'indice élargi s'est contracté de 0,95%.

Les économistes tablaient déjà sur une accélération de l'inflation sur un an - à 3,4% contre 3,2% en février - mais celle-ci s'avère encore plus marquée, à 3,5%, toujours très éloignée de la cible de la Fed des 2%.

"Le marché essaye de se faire à l'idée d'un monde dans lequel nous n'aurions droit qu'à deux baisses de taux, voire moins, cette année", a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

Wall Street s'est néanmoins repris quelque peu en seconde partie de séance, tout comme les grandes places européennes, et a fini par limiter ses pertes.

"Ce marché est mûr pour digérer ses gains, mais les investisseurs attendent de voir si l'indice PPI est meilleur que prévu", a réagi Sam Stovall, de CFRA, pour justifier le regain de fin de journée.

L'indice PPI mesure les prix à la production et est considéré comme un indicateur avancé de l'inflation.

Immédiatement après la publication de l'indice, les taux obligataires ont grimpé en flèche. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans, qui reflète la vision du marché en matière de politique monétaire, a frôlé 5%, seuil qu'il n'a plus connu depuis près de cinq mois.

En Europe, les taux d'intérêt du 10 ans ont suivi la même tendance: 2,92% pour la France et 2,43% pour l'Allemagne, contre respectivement 2,86% et 2,37% la veille.

Delta Air Lines décolle ___

La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines (+2,28%) a dépassé les prévisions des analystes au premier trimestre, marqué par un chiffre d'affaires "record" et une demande "robuste", qui la conforte dans ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

Sur les trois premiers mois de l'année, la compagnie a réalisé un chiffre d'affaires de 12,56 milliards de dollars (+6%) et dégagé un bénéfice net de 37 millions, contre une perte de 363 millions un an plus tôt.

Toujours dans le secteur aérien, Boeing est resté orienté à la baisse (-1,96%), au lendemain de la publication d'accusations d'un ingénieur du groupe, qui affirme que le constructeur a pris des libertés avec les impératifs de sûreté lors de l'assemblage de 787 Dreamliner et 777.

Le dollar s'envole ___

Soutenu par la perspective d'une fermeté prolongée de la Fed le billet vert a brillé, montant jusqu'à 1,0729 dollar pour un euro, en hausse de 1,06%

Les cours du pétrole ont eux enregistré un gain, mercredi, la menace d'une escalade entre Iran et Israël l'emportant sur le bond des stocks américains de brut et l'accélération de l'inflation aux Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grignoté 1,18%, pour clôturer à 90,48 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en mai, a lui grappillé 1,14%, à 86,21 dollars.

afp/rp