Tokyo (awp/afp) - L'inflation au Japon a fortement décéléré en novembre, revenant à son plus bas niveau depuis juillet 2022, grâce notamment à une décrue des prix du gaz et de l'électricité, selon des données officielles publiées vendredi.

La hausse des prix à la consommation le mois dernier a atteint 2,5% sur un an hors produits frais, contre 2,9% en octobre.

Un ralentissement de cette ampleur avait été anticipé par le consensus d'économistes de l'agence Bloomberg. Et cela va dans le sens de la Banque du Japon (BoJ), qui s'attend à ce que l'inflation faiblisse désormais régulièrement dans l'archipel.

La BoJ a maintenu mardi sa politique monétaire ultra-accommodante, continuant de penser que son objectif d'une inflation stable à 2% n'est pas encore en vue pour l'heure.

Car la hausse des prix au Japon est essentiellement tirée par les coûts importés et non par la demande intérieure, faute d'être accompagnée par une croissance suffisamment robuste de l'économie et des salaires pour l'instant.

En excluant également l'énergie en plus des produits frais, l'inflation a ralenti à 3,8% en novembre contre 4% en octobre, un plus bas depuis mars de cette année.

L'inflation japonaise a nettement faibli le mois dernier en raison d'un effet de base important sur un an, "comme les prix des produits alimentaires (transformés, NDLR) avaient bondi un an plus tôt", a souligné vendredi auprès de l'AFP Yoshiki Shinke, chef économiste de l'institut de recherche de l'assureur nippon Dai-ichi Life.

"La même chose peut être dite concernant les prix de l'électricité et du gaz", a-t-il ajouté.

En revanche, l'appréciation du yen par rapport au dollar depuis mi-novembre "n'a eu qu'un impact limité" sur le ralentissement de l'inflation le mois dernier, selon M. Shinke.

Mais cela pourrait y contribuer davantage "dans les mois à venir" si cette tendance de change, qui fait baisser mécaniquement les prix des importations japonaises, persistait, a précisé cet économiste.

Après avoir chuté depuis l'an dernier en raison du grand écart grandissant entre les politiques monétaires américaine et japonaise, le yen profite depuis quelques semaines de la perspective d'une Réserve fédérale américaine (Fed) plus commode en 2024 et des attentes en parallèle d'une normalisation de la politique de la BoJ, même si ce processus s'annonce extrêmement graduel.

afp/buc