New York (awp/afp) - Les tensions géopolitiques et l'inflation ont déprimé les investisseurs à la Bourse de New York qui a terminé en berne vendredi, tandis que les banques ont lancé sans brio la saison trimestrielle des résultats.

L'indice Dow Jones a glissé de 1,24% à 37.983,24 points, le Nasdaq - à dominante technologique - a chuté de 1,62% à 16.175,09 points et l'indice élargi S&P 500 a perdu 1,46% à 5.123,41 points.

"Le facteur peur a joué aujourd'hui", a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital. "Le marché est soucieux d'une extension du conflit" au Proche-Orient, a expliqué l'analyste, soulignant que des informations du renseignement "affirment que l'Iran va répondre à Israël ce week-end".

Les menaces d'attaque iranienne contre Israël sont "crédibles" et "réelles", a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, alors que l'Iran a menacé de "punir" Israël après la destruction de son consulat le 1er avril à Damas.

Face à ces inquiétudes, les investisseurs se sont rués sur les valeurs sûres, surtout en première partie de séance.

L'or a accroché un nouveau record touchant 2.431,52 dollars l'once en séance, du jamais vu, avant de clore en repli à 2.338,90 dollars. Depuis début mars, le métal jaune a grimpé d'environ 18%. "On a assisté à des achats de panique vers l'or en début de séance", a reconnu Peter Cardillo.

Autre valeur refuge, le dollar a grimpé au plus haut depuis novembre face à l'euro, à 1,0639 dollar pour un euro vers 19H40 GMT.

Dernier signe d'anxiété pour la région, les cours du pétrole se sont envolés vers un sommet depuis octobre, avant de céder du terrain.

A ces préoccupations géopolitiques se sont ajoutées des données décevantes venant de Chine, avec un recul des exportations de 7,5% sur douze mois et de 1,9% pour les importations.

A la cote, les onze secteurs du S&P sont restés profondément dans le rouge.

Les banques ont ouvert la saison des résultats, suscitant des réactions mitigées.

JPMorgan, membre du Dow Jones, a affiché des profits en hausse de 6% au premier trimestre, mais l'action a plongé de 6,43% à 182,87 dollars, pesant nettement sur le marché. Son patron Jamie Dimon a averti des pressions que met l'inflation, exerçant une "compression des marges".

"En regardant vers l'avenir, nous restons en alerte face à un nombre important de forces incertaines", a-t-il prévenu, citant notamment "un grand nombre de pressions inflationnistes persistantes, qui pourraient se poursuivre".

Citigroup (-1,68%) a publié pour sa part des résultats inférieurs à ceux de l'an passé à la même époque, en repli de 27% sur douze mois, mais ils sont restés supérieurs aux prévisions des analystes.

Le gestionnaire d'actifs BlackRock a vu gonfler le volume d'actifs sous sa coups passé à 10.500 milliards de dollars (+15% sur un an). Le titre a pourtant été boudé par les investisseurs (-2,98%).

La Banque Wells Fargo a cédé 0,32% après avoir annoncé un bénéfice en repli de 7% sur un an à 4,6 milliards de dollars, malgré tout supérieur aux attentes. Le chiffre d'affaires s'inscrit, lui, à 20,8 milliards de dollars, en légère progression de 0,6%.

Sur le front de la macro-économie, l'indice américain des prix à l'importation a confirmé la ténacité de l'inflation: il a grimpé de 0,4% sur le mois, la troisième hausse mensuelle d'affilée.

Ailleurs à la cote, les actions des fabricants de semi-conducteurs ont chuté alors que les efforts de la Chine pour s'affranchir de la dépendance des fabricants américains de puces s'intensifient. Intel a fondu de 5,16%, AMD de 4,23% et Nvidia de 2,68%.

Tesla a lâché 2,03% à 171,05 dollars, plusieurs analystes ayant abaissé leurs objectifs de cours et évoqué une saturation de la demande des véhicules électriques.

afp/rp