Paris (awp/afp) - Les marchés étaient hésitants lundi face aux incertitudes politiques en Italie et au Royaume-Uni, qui chamboulent le marché obligataire et celui des changes, où la livre est tombée à son plus bas historique face au dollar.

Vers 07H30 GMT, la monnaie britannique chutait de 1,08% à 1,0739 dollar pour une livre, après avoir atteint plus tôt 1,0350 dollar, son plus bas depuis 1971, plombée depuis la présentation vendredi d'un "mini-budget" par le nouveau ministre britannique des Finances britannique, qui devrait contraindre le Royaume-Uni à emprunter 72 milliards de livres.

Les taux d'emprunt du Royaume-Uni continuait de grimper après leur flambée de vendredi, surtout ceux à moyen terme: le rendement à 5 ans approchait des 4,5% vers 07H20 GMT.

Les taux d'Emprunt à dix ans de la plupart des pays de la zone euro montaient nettement d'environ 6 points de base, ceux de l'Italie progressaient un peu plus après la victoire d'une coalition emmenée par l'extrême droite aux élections législatives dimanche.

Le parti post-fasciste Fratelli d'Italia a recueilli un quart des voix selon les premières projections, permettant à sa cheffe Giorgia Meloni de revendiquer la direction du prochain gouvernement.

Après une ouverture en repli, les Bourses de la zone euro étaient en hausse vers 07H30 GMT. Paris gagnait 0,65%, Francfort 0,37% et Milan bondissait même de 1,29%.

La Bourse de Londres gagnait 0,33%.

Le résultat de ces élections est "globalement conforme aux attentes", rappellent les analystes la banque d'Unicredit.

"La plus grande inquiétude des investisseurs concernant Mme Meloni est de savoir si le nouveau gouvernement italien d'extrême droite s'écartera des réformes mises en place par Mario Draghi, qui ont permis à l'Italie d'obtenir le soutien de l'UE", réagit Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

L'euro a chuté dans la nuit à l'annonce des résultats, avant de se reprendre. Il était stable face au dollar à 0,9693 dollar pour un euro vers 07H30 GMT.

L'écart entre le taux à dix ans de l'Allemagne et l'équivalent italien s'accentuait légèrement, révélateur des incertitudes des investisseurs quant à la politique du futur gouvernement italien.

Pour Ipek Ozkardeskaya, ce flou politique en Italie renforce la faiblesse de l'euro et risquent d'aggraver la spirale inflationniste en zone euro, puisqu'un euro faible signifie des importations plus chères.

"En conséquence, la Banque centrale européenne devrait être plus agressive sur sa politique de taux pour arrêter la chute de l'euro", anticipe-t-elle.

En Asie, Tokyo a clôturé en baisse de 2,66%, s'alignant avec les pertes enregistrées vendredi sur les marchés occidentaux. Shanghai a cédé 1,20%. Hong Kong perdait 0,64% dans les derniers échanges, aidé par la levée de la quarantaine obligatoire pour les voyageurs internationaux.

Vendredi à Wall Street, les indices ont terminé la semaine dans le rouge, le Dow Jones est tombé à un plus bas depuis près deux ans, face aux anticipations des investisseurs que les fortes hausses de taux opérées par les banques centrales ne provoquent l'entrée en récession de plusieurs économies.

Le jeu reprend pour les casinos de Macao

Les actions des casinos de Macao se sont envolées lundi, en réaction à une annonce par les autorités d'un retour graduel des touristes en provenance de Chine continentale.

A Hong Kong, Sands China a pris la tête du peloton, avec une hausse de plus de 15%, SJM holdings prenait 10,45%, Wynn Macau 8,46%, Melco 4,21% et MGM 3,91%.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole étaient en baisse face aux perspectives économiques moroses qui risquent de réduire la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, reculait de 0,63% à 85,57 dollars et celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, à même échéance, perdait 0,98% à 77,96 dollars, vers 07H25 GMT.

Le bitcoin était stable à 18'870 dollars, proche de son plus bas de juin.

afp/ol