GENEVE, 22 novembre (Reuters) - Le droit à l'enrichissement d'uranium revendiqué par l'Iran est au coeur du contentieux avec les puissances occidentales, qui ont entamé à Genève un deuxième cycle de négociations avec Téhéran.

Vendredi, lors de la troisième journée de discussions, la délégation iranienne a fait savoir que la reconnaissance de ce droit serait nécessaire à la conclusion de l'accord intérimaire en cours d'élaboration. (voir )

Suivant son degré d'enrichissement, l'uranium peut être utilisé à des fins pacifiques ou militaires et la poursuite de ce processus dans les installations iraniennes alimente les soupçons des Occidentaux.

Pour l'Iran, le droit à l'enrichissement est garanti par le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) en vigeur depuis 1970, ce que les Etats-Unis contestent.

Les deux parties s'appuient sur l'article IV du TNP, qu'elles interprètent différemment. S'il reconnaît un droit universel à l'exploitation de la filière nucléaire pour la production d'énergie, il ne parle pas explicitement de l'enrichissement.

"Aucune disposition du présent Traité ne sera interprétée comme portant atteinte au droit inaliénable de toutes les parties au Traité de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination et conformément aux dispositions des articles premier et II du présent Traité", peut-on y lire.

Selon Téhéran, le texte autorise clairement les Etats signataires à maîtriser l'intégralité du cycle de l'atome, enrichissement compris.

L'article IV "ne dit rien sur le sujet", a rétorqué un membre de l'administration américaine à la veille de la reprise des discussions de Genève. "Il ne confère ni ne dénie de droit", a-t-il ajouté. (Fredrik Dahl, Jean-Philippe Lefief pour le service français)