Commodesk - La Chine a procédé à des contrôles de sécurité de son parc nucléaire après l'accident de Fukushima, et ses experts affirment que la sécurité est garantie.

Le Conseil des Affaires d’Etat a avalisé le 24 octobre deux plans nationaux, sur le développement de l’énergie nucléaire durant les huit prochaines années, et sur la sécurité de ces installations.

« Le développement de l'énergie nucléaire est important pour l'optimisation de la structure énergétique de la Chine », estiment les auteurs du livre blanc sur lequel se fonde la décision de redémarrer le programme d’équipement.

Initialement, la Chine prévoyait de multiplier par 7 la puissance de ses centrales à l’horizon 2020, pour passer de 12 à 86 gigawatts (et de 16 à 42 réacteurs, selon l’AIEA). Elle a toutefois pris un temps de réflexion après la catastrophe survenue au Japon en mars 2011, et divisé l’objectif par deux.

Les nouvelles orientations se traduisent par des mesures de précaution, avec le report de plusieurs tranches prévues dans les régions de l’intérieur, au profit de centrales sur les côtes. Sept régions s’étaient portées candidates pour accueillir des réacteurs nucléaires, mais trois chantiers engagés dans le Hunan, le Hubei et le Jiangxi sont stoppés, sur 26 centrales en cours de construction.

Les futures centrales seront construites sur les modèles de nouvelle génération de l’EPR français et américain, alors que des centrales de conception russe sont encore en fonctionnement.  Avant Fukushima, la Chine avait planifié la construction de 22 centrales de technologie locale CPR-1000, calqué sur les centrales Westinghouse, du même modèle que la centrale japonaise.

La part de l’atome dans le mix énergétique chinois reste modeste, moins de 2%, comparée à celle du charbon. 80% de l’électricité produite en Chine est d’origine thermique, mais le gouvernement voudrait réduire la part du charbon pour limiter la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre. Le charbon, s’il est abondant en Chine, conduit aussi à de graves problèmes environnementaux, constatent les rapporteurs.

Les autorités chinoises veulent aussi réduire la dépendance de la Chine envers le pétrole importé, tout en poursuivant une croissance énergétique rapide. Comme l’exploration du gaz de schiste en est encore à ses balbutiements, le nucléaire répond le mieux à ces besoins.

La demande énergétique des consommateurs chinois représente actuellement le tiers de celles des consommateurs des pays occidentaux, mais elle devrait augmenter.