Paris (awp/afp) - Les marchés occidentaux effaçaient mercredi une partie de leur forte progression de la veille, continuant de surveiller les développements dans les négociations entre Moscou et Kiev, mais aussi les risques économiques.

Vers 11H50 GMT, les indices européens subissaient techniquement le contrecoup de la veille: Paris reculait de 0,90%, Francfort de 1,36% et Milan de 0,34%, tandis que Londres avançait de 0,15%, soutenue par les valeurs pétrolières. A Zurich, le SMI cédait 0,44%.

A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices esquissaient un léger repli compris entre 0,20% et 0,33% avant l'ouverture.

"Le marché tente d'évaluer le sérieux des pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine", commente Victoria Scholar, analyste à Interactive investor.

Les pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, tranchant avec les propos beaucoup plus positifs des responsables russes ayant pris part aux négociations.

La ville de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, a été bombardée "toute la nuit", a annoncé mercredi le gouverneur régional, malgré l'annonce la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone.

L'amélioration de l'appétit pour le risque mardi s'était accompagné d'un repli de l'or, du dollar et des matières premières (énergétiques, métalliques et agricoles).

Le pétrole reprend du galon, l'euro se renforce ___

Si le dollar continuait de perdre du terrain mercredi, les prix du pétrole repartaient à la hausse, le marché restant sceptique quant aux promesses de Moscou de réduction radicale de ses opérations militaires à Kiev et Tcherniguiv en Ukraine.

Vers 11H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne, pour livraison en mai, prenait 2,06% à 112,50 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait quant à lui 2,30% à 106,64 dollars.

L'euro maintenait sa hausse (+0,40%) face au billet vert à 1,1134 dollar vers 11H10 GMT après avoir atteint plus tôt 1,1155 dollar pour un euro, à un niveau plus vu depuis le 1er mars.

Côté statistiques, les investisseurs surveilleront de près le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour mars (Enquête ADP) qui fournit également des informations sur les tendances des salaires et leur progression.

Des chiffres solides pourraient pousser la Banque centrale américaine (Fed) à un resserrement monétaire plus drastique que ce qui est attendu pour corriger l'inflation.

De son côté, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a mis en garde mercredi contre les effets durables de la guerre en Ukraine et exhorté les gouvernements européens à investir sans tarder pour rendre le Vieux Continent plus résilient.

"Plus la guerre dure, plus les coûts sont susceptibles d'être élevés", a-t-elle déclaré lors d'un colloque à Chypre. C'est pourquoi l'Europe "a besoin d'un plan pour veiller à ce que l'investissement nécessaire soit mis en oeuvre rapidement et de la manière la plus souple, en combinant des financements publics et privés".

L'influent groupe d'économistes qui conseille le gouvernement allemand a sabré mercredi sa prévision de croissance 2022 pour la première économie européenne, révisé de 4,6% à 1,8% en raison de la guerre en Ukraine.

Polymetal se reprend à la Bourse de Londres ___

Le spécialiste de l'or et de l'argent Polymetal, dont l'action s'était effondrée avec la guerre en Ukraine, se reprenait à la Bourse de Londres, porté par des spéculations sur la possible séparation de ses activités russes et des nouvelles rassurantes sur ses opérations. Le cours de l'action a doublé depuis lundi et grimpait encore de 10,6% à 375 pence à la mi-journée.

L'industrie souffrante ___

Le secteur de l'industrie, première à subir des baisses d'approvisionnement en cas d'arrêt des livraisons russes, était mal en point: Thyssenkrupp (-3,35%, au MDax), HeidelbergCement (-4,03%), Siemens (-2,5%) ou encore Saint-Gobain (-3,47%), Renault (-3,60%), Airbus (-2,22%).

afp/rp