Il est parfois difficile, même à posteriori, d'expliquer certains mouvements du marché. D'ailleurs quand on ne sait pas bien quoi dire dans les médias, on parle de prises de bénéfices ou d'achats à bons compte. D'aversion ou d'appétit pour le risque. Etc. Ne jetez pas la pierre aux journalistes, les financiers utilisent souvent les mêmes poncifs. Hier, l'accélérateur de la vague de baisse qui a déferlé sur les marchés actions – pas tout le marché nous le verrons un peu après – est assez clairement identifié : c'est la publication de l'indicateur ISM des services aux Etats-Unis à 16h00.

L'ISM est un indice purement américain publié depuis 90 ans. C'est l'un des cinq baromètres les plus utilisés par les décideurs économiques parce qu'il sonde le sentiment des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier et dans les services aux Etats-Unis. Il se compare aux indicateurs PMI mesurés par Markit un peu partout dans le monde, qui ont pris une importance considérable au fil du temps. Or donc, dans les services, l'ISM de juin a atteint 60,1%. C'est le signe d'une forte expansion économique puisqu'en général, l'indice se situe plutôt entre 50 et 55%. Lorsqu'il est sous la barre des 50%, une contraction est en cours. Aux Etats-Unis, l'ISM des services n'est entré en zone rouge que deux fois sur les 137 derniers mois, lors du premier confinement.

Ce chiffre de 60,1% est donc très bon, mais il est en net repli par rapport à celui de mai, qui avait touché un plus haut de tous les temps à 64%. En d'autres termes, l'économie américaine fait feu de tous bois, mais le pic est passé. Les marchés ont accusé le coup alors que, paradoxalement, c'est le scénario qui était attendu. Peut-être de façon plus feutrée (le consensus des économistes se situait à 63,4%).

Les commentaires des directeurs d'achats publiés avec l'indice ISM montrent que tous les secteurs des services, de la restauration à la finance en passant par le commerce de détail à la logistique, ont du travail par-dessus la tête. Ils sont aussi confrontés à des problèmes récurrents, comme les pénuries de main d'œuvre et les soucis d'approvisionnement. Des grains de sable qui sont les mêmes qu'en Europe, somme toute.

L'indice ISM des services, même encore haut perché, a sonné comme une sorte de prophétie autoréalisatrice pour les investisseurs qui cherchent des justifications à un biais moins cyclique dans leurs allocations d'actifs. On a ainsi vu hier les valeurs bancaires, de l'énergie et des matériaux de base piquer du nez. Les obligations d'Etat sont remontées, entraînent une baisse marquée des rendements puisque le taux du 10 ans américain a reculé à 1,36%, alors qu'il avait dépassé 1,6% il y a quelques semaines. Un peu à contre-courant, le dollar a lui aussi progressé, mais c'est surtout à la faveur du retournement des cours pétroliers après les records signés un peu plus tôt dans le sillage des tensions au sein de l'Opep+.

Dans ce contexte de baisse des marchés, les valeurs technologiques se sont une fois de plus rappelées aux bons souvenirs des investisseurs. Plutôt les valeurs qualitatives d'ailleurs que celles aux valorisations délirantes. Le Nasdaq 100 a gagné 0,4% quand le Dow Jones rendait 0,6% à la cloche. Depuis une semaine, la performance de l'indice technologique en 2021 est repassée au-dessus de celle du Dow, alors que mi-mai, elle était inférieure de 9%. Dit autrement, le Nasdaq a gagné 7% sur un mois quand le Dow Jones stagnait. Ce mouvement n'est pas anodin : la technologie a acquis depuis quelques années un statut de secteur refuge, tout en promettant de belles perspectives de croissance. Le meilleur des deux mondes en quelque sorte, à l'heure où les flux contradictoires se télescopent sur la croissance, les taux, les plans de relances, les trajectoires de résultats, la dette ou l'inflation.

Après la série d'indicateurs décevants publiés hier, puisque les commandes d'usines allemandes avaient déjà surpris négativement avant même la parution de l'ISM américain, les investisseurs attendent ce soir la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed. Le document devrait confirmer que la banque centrale n'est pas pressée d'agir, mais que certains de ses membres s'attendent à l'adoption d'une politique plus restrictive en avance sur le calendrier prévu.

Le CAC40 rebondissait de 0,4% à 6536 points peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

La production industrielle allemande (8h00) précèdera l'enquête JOLTS de mai sur les ouvertures de postes aux Etats-Unis (14h30) et les minutes de la dernière réunion de la Fed (20h00).

L'euro recule à 1,1819 USD. L'once d'or revient à 1800 USD. Le pétrole décroche après ses pics récents, à 73,17 USD le baril WTI et 74,20 USD le baril de Brent. Avec un rendement de 1,36% sur 10 ans, la rémunération du T-Bond recule nettement. Le Bitcoin est toujours quasiment inchangé autour de 34 300 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Adecco : Goldman Sachs relève son objectif de cours de 65 à 68 CHF.
  • Adidas : HSBC passe de conserver à acheter en visant 360 EUR.
  • Ahold Delhaize : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 24 à 25 EUR.
  • Alstom : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 55 à 52 EUR. Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 51 à 47 EUR. J.P. Morgan reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 49 à 48 EUR.
  • BNP Paribas : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 67 à 69 EUR.
  • Bossard : Baader Helvea passe d'alléger à accumuler en visant 330 CHF.
  • Calida : Research Partners démarre le suivi à l'achat en visant 45 EUR.
  • Calliditas Therapeutics : SEB Equities démarre le suivi à l'achat en visant 170 SEK.
  • Capital & Counties : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 200 GBp.
  • Catena : J.P. Morgan passe de sousperformance à neutre en visant 500 SEK.
  • Dufry : Stifel démarre le suivi à conserver en visant 63 CHF.
  • EssilorLuxottica : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 150 à 175 EUR.
  • HelloFresh : Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 94 à 100 EUR.
  • IG Group : Jefferies reprend le suivi à l'achat en visant 1050 GBp.
  • Interparfums : Kepler Cheuvreux reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 41,82 à 54 EUR.
  • Knorr-Bremse : Morgan Stanley passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 105 EUR.
  • Kone : RBC passe de sousperformance à performance sectorielle en visant 70 EUR.
  • Saint-Gobain : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 61,40 à 64 EUR.
  • Sartorius Stedim Biotech : Société Générale passe de conserver à acheter en visant 486 CHF.
  • Shaftesbury : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 725 GBp.
  • Shop Apotheke : Berenberg reste acheteur avec un objectif réduit de 230 à 215 EUR.
  • Signify : Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 56 à 57 EUR.
  • TietoEVRY : Goldman Sachs passe d'acheter à neutre en visant 29 EUR.
  • UBS : Goldman Sachs reste neutre et relève son objectif de cours de 17,60 à 17,70 EUR.
  • Warehouses De Pauw : J.P. Morgan démarre le suivi à surpondérer en visant 38 EUR.

En France

Annonces importantes

  • Veolia espère boucler le rachat de Suez en fin d'année, après avoir levé 2,5 Mds€ à l'automne pour le financer.
  • Danone obtient la certification de son site de nutrition spécialisée au Brésil sur trois piliers environnementaux.
  • Arkema entre au capital de Verkor, une start-up française spécialisée dans les batteries de haute performance.
  • Electricité de France relève sa prévision d'EBITDA 2021.
  • Le torchon brûle entre SEB S.A. et son actionnaire Federactive.
  • La CDC va apporter 24% du capital du Futuroscope à la Compagnie des Alpes (qui en détient déjà 56%) pour 20 M€.
  • Valneva muscle sa direction.
  • 54% des droits à dividende de Rubis exercés en faveur de la composante en actions.
  • 2CRSi remporte une nouvelle commande de serveurs HPC à fort rendement énergétique auprès d'un client du secteur pétrolier.
  • Prodways Group accélère le développement de sa division Products en Europe avec l’acquisition de la société allemande Creabis.
  • Avanquest (Claranova) lance une nouvelle solution de signature électronique SignPDF.
  • Eneco eMobility et Solutions 30 renforcent leur partenariat auprès des grands comptes.
  • WeAccess et Kalray, avec leurs partenaires respectifs, candidats à la 5G souveraine en France.
  • Amoeba émet de nouvelles OCA dans le cadre du contrat Nice & Green.
  • Mauna Kea a bouclé le recrutement de la première étude clinique chez l'homme combinant la bronchoscopie robotisée et l'endomicroscopie laser confocale par aiguille.
  • Adeunis reçoit un prêt de 0,6 M€ de Bpifrance.
  • Néovacs obtient une publication dans "Allergy" sur ses travaux.
  • Nacon et ses partenaires vont développer un nouveau "Robocop".
  • MND Group annonce que toutes les convertibles 2023 ont été exercées.
  • Cofidur change d'actionnaire de référence avec la vente d'EMS Finance (qui possède 49,5% du capital) à Dordogne Mayenne Développement.
  • Immersion participe à la transformation digitale d'ArcelorMittal.
  • Georges Lebre devient PDG de Cibox.
  • BOA Concept réussit son IPO à Paris.
  • Implanet a publié ses comptes.

Dans le monde

Annonces importantes

  • Le Pentagone annule le contrat cloud de 10 Mds$ conclu avec Microsoft, l'action Amazon
  • Les résultats de Samsung Electronics dépassent les attentes sur le dernier trimestre écoulé.
  • Le Crédit Suisse va se séparer de nouveaux banquiers dans le sillage de l'affaire Archegos, selon le Wall Street Journal.
  • Royal Dutch Shell prévoit une rémunération additionnelle pour ses actionnaires au second semestre.
  • Nintendo lancera en octobre une version améliorée de la Switch, mais dépourvue de certains fonctionnalités attendues par les aficionados.
  • L'action Didi chute de 20% à Wall Street pour sa première séance boursière, après le tour de vis de Pékin.
  • Les actionnaires de Nikola rejettent la résolution concernant la rémunération des dirigeants de l'entreprise.
  • Xiaomi veut émettre 1 Md$ d'obligations, selon Bloomberg.
  • TechnipFMC signe un contrat pour le Jubilee South East.
  • Renishaw met fin à son processus de recherche d'acquéreur.
  • Teads, une filiale publicitaire d'Altice, prévoit d'entrer à Wall Street.
  • SHL Telemedicine étend ses activités en Allemagne.
  • Bâloise et UBS signent un partenariat.
  • Authentic Brands Group lance son IPO à New York.
  • Heliogen va entrer en bourse à Wall Street en fusionnant avec un SPAC.
  • Principales publications de résultats. Aeon, Vistry, Ferrexpo, LDC, Bang & Olufsen

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