C'est à des visionnaires que le canton de Vaud doit le concept de «Health Valley», et ces derniers sont venus partager leurs idées au cours de la journée de l'innovation organisée par l'EPFL, le Centre patronal et l'association le Réseau, en partenariat notamment avec Innovaud.

«La Health valley est essentielle pour la région vaudoise, mais nous avons un problème clair de capital-risque pour le financement des entreprises en phase de développement», a rappelé Fathi Derder, président du Réseau, en introduction.

Si la Suisse figure en bonne place du peloton mondial, en ce qui concerne les dépenses de recherche et développement, comme l'a rappelé le conseiller d'Etat Pierre-Yves Maillard, elle se trouve également en compétition avec des lieux extrêmement dynamiques et mondialisés, selon Ernesto Bertarelli, président de Waypoint: San Fransisco, Boston, Singapour.

Pour étendre le rayonnement de l'arc lémanique et des industries biotechnologiques, il faut pouvoir être innovant. «L'innovation c'est la mise sur le marché d'un nouveau produit», a rappelé Jurgi Camblong, PDG de Sophia Genetics. Or pour développer et surtout accélérer la création de nouveaux produits, la priorité, a rappelé Ernesto Bertarelli, c'est de «faciliter le mariage entre le capital et la science».

D'autres mesures clés ont été évoquées par les intervenants: encourager les partenariats publics-privés, faciliter le financement des start-up en phase de développement, attirer les cerveaux, offrir des conditions fiscales attractives ou créer les conditions légales pour permettre l'essor d'une médecine de données. Basée sur l'utilisation des données personnelles des patients, rendues anonymes et agrégées, elle permet d'obtenir une masse critique d'informations médicales. Ces dernières sont la clé de la médecine de demain, selon André Hoffmann, vice-président de Roche. «L'utilisation publique des données de santé offre une nouvelle définition de la solidarité.»

Les entreprises ont aussi leur rôle à jouer: «il ne faut pas avoir peur d'exprimer des ambitions mondiales», a insisté Patrick Aebsicher, président de l'EPFL, pour qui l'exemple de quelques succès suisses sera crucial pour entamer une dynamique dans le domaine de la santé.

Mais surtout, c'est peut-être un travail de débat et d'échange qui doit être fait. «Le discours autour de l'innovation reste assez élitaire en Suisse», a souligné Stefan Catsicas, vice-président de Nestlé, pour qui il est nécessaire de l'expliquer avec ses implications concrètes, sur l'emploi et dans la vie quotidienne. De l'accord de tous les participants, l'innovation doit être bien comprise et rester au service de tous.

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