L'indice Nikkei a perdu 393,18 points à 16.562,55 points et le Topix, plus large, a cédé 30,26 points (-2,22%) à 1.331,81 points.

Le Nikkei avait déjà cédé 1,62% mercredi, ce qui porte son recul depuis le début de la semaine à 1,62% alors que l'indice était sur une série de trois hausses hebdomadaires de suite.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé mercredi le report de deux ans et demi, à octobre 2019, de l'augmentation de la TVA, une décision sans surprise qui relègue au second plan l'assainissement des finances publiques face à la faiblesse de la reprise économique.

"Il y avait des attentes extraordinaires de mesures vraiment importantes de la Banque du Japon lors de sa réunion d'avril, mais cela n'a pas eu lieu", dit Stefan Worrall de Credit Suisse. "Depuis, je crois que le marché se rend compte qu'il ne faut peut-être plus attendre de réactions politiques au Japon - de réactions fortes, qui feraient bouger les marchés."

Certains intervenants estiment que le report de la TVA est une reconnaissance tacite par Shinzo Abe qu'il faudra attendre encore deux ans et demi pour que sa politique de relance, surnommée "Abenomics", ait une chance de réussir.

Ces inquiétudes sur l'avenir de l'économie japonaise, qui s'ajoutent aux risques géopolitiques liés notamment au referendum sur un "Brexit", expliquent le rebond du yen, devise recherchée par temps d'incertitudes, face au dollar, d'autant que le billet vert a pris plus de 4% par rapport à la devise japonaise au mois de mai.

Dans ce contexte, les valeurs exportatrices ont souffert.

Les constructeurs automobile Toyota Motor, Nissan Motor et Mazda Motor ont reculé de respectivement 1,49%, 2,66% et 3,22%.

De même, le groupe électronique Panasonic a reculé de 3,4% - après avoir perdu 2,04% la veille à la suite de l'annonce de la fermeture de son activité déficitaire d'écrans LCD - et l'exportateur de pneus Bridgestone 3,12%.

(Joshua Hunt, Juliette Rouillon pour le service français)