Londres (awp/afp) - Le café a nettement accru ses gains cette semaine alors qu'un déficit se profile la saison prochaine tandis que le cacao a souffert de meilleures prévisions de récolte et que le sucre a confirmé sa consolidation.

- Le café bondit grâce à des prévisions de déficit -

Les cours du café sont montés en flèche cette semaine, atteignant de nouveaux plus haut en plus de dix-huit mois à Londres et New York, sur fond de craintes toujours tenaces d'un déficit de l'offre.

La tonne de robusta est ainsi montée vendredi à Londres jusqu'à 1.932 dollars, un maximum depuis le 25 février 2015.

De son côté, la tonne d'arabica a grimpé jeudi à New York jusqu'à 155,70 cents, au plus haut depuis le 19 février 2015, avant de toutefois fortement décrocher vendredi sur fond de bond du dollar, et d'achever finalement la semaine en légère baisse.

Selon les analystes de Capital Economics, cette flambée des prix s'explique par "des dommages causés à la récolte en raison de mauvaises conditions météorologiques, d'inquiétudes sur la future offre et de volumes d'exportations en baisse".

Ainsi, ont-ils expliqué, les cours en dollars du robusta et de l'arabica ont augmenté de respectivement 25% et 20% jusqu'à présent cette année, sur fond de dommages causés aux cultures à la fois en Asie et en Amérique latine.

"Le marché mondial du café est tombé en déficit en 2014/2015 et ce dernier s'est creusé en 2015/2016 alors que la demande a plus augmenté que l'offre", ont résumé les experts de Capital Economics.

"De plus, nous nous attendons à ce que le marché reste déficitaire au cours des deux prochaines saisons et ainsi que les stocks déclinent encore davantage", ce qui devrait entraîner une pression à la hausse sur les cours, ont-ils conclu.

- Le cacao pâtit du beau temps -

Contrairement à ceux du café, les prix du cacao ont en revanche continué à fortement accuser le coup cette semaine, toujours plombés par des prévisions de récolte en hausse pour la saison à venir.

La tonne de cacao est même tombée vendredi à Londres jusqu'à 2.196 livres, un minimum en plus de trois mois, et a atteint le même jour 2.785 dollars à New York, au plus bas depuis le 8 février 2016.

"La prochaine récolte devrait être meilleure dans la mesure où les conditions météorologiques se sont de façon générale bien améliorées depuis un an", a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

En conséquence, selon l'analyste, la récolte de la saison 2016/2017, qui doit débuter plus tard cet automne, devrait se traduire par une production plus importante et de bien meilleure qualité.

Ainsi, après avoir nettement rebondi depuis début février grâce à des incertitudes sur le volume de la récolte 2015/2016, dont l'Organisation internationale pour le cacao (ICCO) vient de revoir à la hausse la prévision de déficit, à 212.000 tonnes, les cours perdaient du terrain depuis fin août alors que les investisseurs se tournaient déjà vers la prochaine récolte, attendue cette fois en hausse.

"Des analyses indiquent que les conditions de croissance (des plants de cacaoyers) sont globalement bonnes avec des périodes de pluies fréquentes à la fois en Malaisie et en Indonésie" tandis que l'Afrique de l'Ouest, plus gros producteur de fèves brunes au monde, a fait état d'averses et de conditions qui s'améliorent, même si davantage de pluie est nécessaire, poursuivait M. Scoville.

- Le sucre continue à consolider ses gains -

En l'absence de nouvelles fraîches du côté des fondamentaux de l'offre et de la demande du sucre, les cours ont poursuivi cette semaine leur consolidation, aidés par un dollar affaibli.

La tonne de sucre blanc est même montée vendredi à Londres jusqu'à 553,10 dollars, un maximum en un mois, avant de repartir en baisse alors que le billet vert se trouvait galvanisé par des propos d'un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed).

"Nous pensons qu'en l'absence de nouvelles encourageantes sur le front des fondamentaux, les prix du sucre devraient continuer à évoluer en relation avec la compétitivité des producteurs d'appoint comme le Brésil", a estimé Rajesh Singla, analyste chez Société Générale.

Aussi, selon ce dernier, la force du réal brésilien, qui s'est nettement apprécié depuis la fin du mois de mai, devrait continuer à soutenir les cours du sucre.

Ces derniers ont en effet pu bénéficier de la tendance des producteurs locaux au Brésil, premier producteur de sucre au monde, à ne pas mettre leur sucre sur le marché dans un contexte d'appréciation du réal: ils préfèrent en effet attendre une baisse de leur devise pour vendre, de façon à tirer alors davantage de recettes en réais de leur sucre libellé en dollars.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en novembre valait 1.903 dollars vendredi à 14H15 GMT, contre 1.853 dollars le vendredi précédent à 11H35 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en décembre valait 151,15 cents, contre 151,95 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 540,70 dollars, contre 534,80 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 20,01 cents, contre 19,87 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en décembre valait 2.199 livres sterling, contre 2.280 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2.786 dollars, contre 2.899 dollars sept jours plus tôt.

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