(Commodesk) Le Sénat a voté la semaine dernière un amendement visant à supprimer l'allègement partiel de la taxe intérieure de consommation dont bénéficient les biocarburants, suscitant la colère des professionnels de la filière.

La sénatrice Ecologie-Les Verts Marie-Christine Blandin, à l'origine de l'amendement, le justifie par les doutes importants sur les bienfaits de la production de carburants à partir de produits agricoles alimentaires, comme les céréales ou la betterave. Elle souligne notamment leur "faible efficacité énergétique", leur "impact extrêmement préoccupant sur les marchés alimentaires", ainsi que les conséquences environnementales d'une monoculture intensive qui va souvent de pair avec ce type de production. Une position de principe, sachant qu'en France, le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire affirmait l'année dernière que "les cultures énergétiques ne représent?aient? que 1% de la surface agricole".

Les professionnels des filières bioéthanol et biodiesel, dans un communiqué commun, dénoncent quant à eux une "décision brutale qui pénalise l’utilisation des biocarburants français, menace les emplois des filières industrielles du biodiesel et du bioéthanol et compromet le développement des énergies renouvelables en France". Ils comptent sur le gouvernement et l'Assemblée nationale pour "corriger cette erreur du Sénat". Il est plausible qu'ils soient entendus par la majorité de droite de la chambre basse, deux mois après le basculement à gauche du Sénat.