Francfort (awp/afp) - Daimler, numéro un mondial de l'automobile haut de gamme avec sa marque Mercedes-Benz, a annoncé mercredi le lancement de plus de 10 voitures électriques de série d'ici à 2022, soit trois ans plus tôt que prévu.

Dans les années qui viennent, "10 milliards d'euros seront consacrés à l'essor de notre flotte électrique", a rappelé son patron Dieter Zetsche lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe, à Berlin.

"D'ici à 2022, nous lancerons plus de dix nouvelles voitures électriques de série, de la Smart au grand SUV", a-t-il ajouté. Jusqu'à présent, Daimler promettait ces nouveautés d'ici à 2025, estimant qu'à cette date, 15 à 25% des Mercedes-Benz vendues seraient dotées d'un moteur électrique.

Fabricant des voitures Mercedes et Smart mais aussi des camions et bus, il prévoit de débourser plus d'un milliard d'euros dans la production de batteries pour véhicules électriques, dont la moitié ira à sa filiale Accumotive située à Kamenz, dans l'est de l'Allemagne.

Comme ses concurrents, Daimler est engagé dans une course technologique alors que l'horizon devrait se dégager pour la voiture électrique au cours de la prochaine décennie, sur fond d'amélioration de l'autonomie des batteries et de règles d'émissions de CO2 de plus en plus contraignantes pour les constructeurs.

Le patron du constructeur de Stuttgart (sud) a indiqué continuer de miser en parallèle sur les moteurs conventionnels, notamment sur les moteurs diesel dont les plus récents "émettent nettement moins de CO2 que les moteurs essence".

Daimler vient d'être rattrapé en Allemagne par des soupçons concernant les émissions polluantes de ses voitures diesel, alors que la méfiance à l'égard de cette technologie s'est étendue à toute l'industrie automobile depuis l'éclatement du scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen à l'automne 2015.

Le parquet de Stuttgart a ainsi annoncé mercredi dernier l'ouverture d'une enquête contre des employés de Daimler, soupçonnés de "tromperie et de publicité répréhensible" en ce qui concerne les émissions polluantes de ses voitures.

"Naturellement nous coopérons complètement avec toutes les autorités", a affirmé M. Zetsche devant les actionnaires du groupe, sans commenter le fond de l'affaire si ce n'est pour indiquer que l'agence fédérale de l'automobile KBA et le ministère allemand des Transports n'ont pas relevé d'infraction au droit en vigueur en matière d'émissions lors des contrôles qui ont suivi la révélation de l'affaire Volkswagen.

En avril 2016, Daimler avait tout de même dû s'engager, avec d'autres constructeurs allemands, à rappeler des centaine de milliers de véhicules diesel, épinglés par les autorités allemandes comme présentant des irrégularités même s'ils ne relevaient pas de la même tricherie que celle de Volkswagen.

Plusieurs constructeurs, pas seulement allemands, semblent avoir profité de règles européennes trop floues, en permettant à leurs voitures diesel de désactiver la filtration des émissions polluantes en cas de températures extérieures faibles afin de protéger le moteur.

Le même mois, à la demande des autorités américaines, le groupe avait ouvert une enquête interne, confiée à un cabinet d'avocats, sur la façon dont sont certifiées les émissions polluantes de ses voitures aux Etats-Unis.

Daimler fait également l'objet de plaintes d'automobilistes américains, qui l'accusent de contourner sciemment les normes anti-pollution et d'avoir fait de la publicité mensongère sur ses moteurs diesel.

afp/rp