Ainsi, les deux distributeurs sont bien implantés aux Etats-Unis : Ahold y a réalisé 60% de ses 32,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires 2014 et Delhaize 83% de ses 21,36 milliards d'euros de ventes annuelles. Les autres débouchés phare des deux groupes sont leurs marchés domestiques : la Belgique a représenté 23% des ventes annuelles de Delhaize l'année dernière et les Pays-Bas ont contribué à hauteur de 35% à celles de Ahold. Enfin, les deux groupes sont présents en Europe orientale : Ahold a une filiale en République Tchèque et Delhaize est implanté en Serbie.
Selon l'article de la presse belge qui a mis le feu aux poudres ce week-end, un éventuel rapprochement ne poserait pas de problème de concurrence dans un marché belge "encore très concurrentiel". La question est seulement de savoir comment évolueraient les velléités d'expansion d'Ahold chez son voisin belge, où il possède déjà une trentaine de magasins.
En terme d'actionnariat non plus, les deux groupes ne devraient pas se heurter à trop de difficultés si le projet devait effectivement être proposé. Le capital d'Ahold est fragmenté et le groupe n'a pas d'actionnaire de référence. Du côté de Delhaize, les descendants des familles fondatrices possèdent 20% du capital, mais répartis entre trois héritiers qui n'ont pas forcément les mêmes intérêts. Surtout, la presse belge note que ces derniers semblent prêts à laisser partir leur groupe.
(E.L.L.)