L'équipementier automobile, détenu à 46,34% par PSA, organise mardi une journée investisseurs pour faire le point sur ses ambitions à moyen terme. Il prévoit une croissance de ses ventes supérieure à 7% par an à l'horizon 2020, à plus de 20 milliards d'euros contre près de 17 milliards en 2017, puis une accélération à 8% par an sur la période 2020-2025, pour atteindre la barre des 30 milliards.

Le groupe a souligné que l'objectif 2025 incluait un quasi-doublement des ventes de ses nouveaux segments d'activité "vie à bord" et "mobilité durable" à 6,8 milliards d'euros, soit plus de 20% des ventes totales de Faurecia.

"La position concurrentielle de Faurecia est unique. Le groupe peut (...) proposer aux constructeurs une gamme complète de solutions et d'intégrations systèmes pour une expérience utilisateurs optimisée", a déclaré l'équipementier dans un communiqué.

Faurecia s'est recentré en 2016 sur l'intérieur automobile (cockpit et sièges) et la dépollution, après avoir cédé son activité pare-chocs à Plastic Omnium.

Il compte surfer sur la demande croissante des constructeurs et des automobilistes pour les solutions de confort à bord, les aides à la conduite et les systèmes de connectivité des voitures.

La division dépollution a quant à elle été rebaptisée "mobilité durable" pour ne plus dépendre des seuls systèmes d'échappement alors que près de la moitié des nouvelles voitures seront plus ou moins électrifiées à l'horizon 2030. Pour épouser cette tendance, Faurecia s'est renforcé dans la gestion thermique et le packaging des batteries, tout en développant une gamme de produits pour les véhicules à pile à combustible.

MOINS DE 50% DE LA R&D DANS LES PAYS A "COÛTS ÉLEVÉS"

Faurecia compte également porter à 8% sa marge opérationnelle à l'horizon 2020, soit une hausse de 110 points de base par rapport à l'an dernier.

Pour cela, le groupe entend augmenter le contenu moyen par véhicule grâce à des nouveaux produits et solutions à plus forte valeur ajoutée. Il prévoit aussi d'économiser 100 millions d'euros au cumul entre 2018 et 2020 dans ses activités Recherche & Développement et 280 millions sur la période dans ses opérations industrielles.

"Nous allons abaisser de 30% notre taux horaire en R&D (en) délocalisant nos effectifs, en particulier en Inde, et nous allons réduire (le poids de) nos effectifs dans les pays à coûts elevé de 65% à 45%, ce qui représente un transfert de 1.200 ingénieurs", a dit le directeur général du groupe, Patrick Koller, au cours d'une présentation aux analystes. "Ce transfert est en cours d'exécution."

Il a aussi présenté un plan musclé pour améliorer la compétitivité dans les 300 usines du groupe, laissant planer une menace sur les sites qui ne parviendraient pas à atteindre les objectifs.

"Nous avons mis en place un palmarès des usines, basé sur des critères multiples, qui va de la meilleure à la dernière. Ce qui veut dire que si vous êtes en bas de la liste, vous devez agir, et rapidement", a ajouté Patrick Koller.

"Sinon, vous n'aurez pas d'investissement, hormis ceux pour la maintenance des machines. Et si vous restez en bas trop longtemps (...) votre carrière, bien sûr, sera remise en question."

Faurecia n'a pas évoqué mardi l'éventualité d'une acquisition significative évoquée en août 2017 par Patrick Koller, quand celui-ci déclarait que le groupe pourrait étendre son périmètre à un quatrième secteur d'activité plus technologique.

La priorité actuelle est d'utiliser les deux milliards d'euros de génération de trésorerie nette prévus entre 2018 et 2020 pour financer des acquisitions "bolt on" afin de compléter les métiers les plus porteurs et d'étoffer la présence du groupe sur les marchés asiatiques à croissance rapide, notamment la Chine.

(Edité par Benoît Van Overstraeten)

par Gilles Guillaume