L'ex-Faurencia a changé d'échelle avec l'acquisition de l'allemand Hella durant la pandémie. Héritée de cette opération, la dette nette quatre fois supérieure à la capitalisation boursière force la priorité vers un désendettement d'urgence. 

Les cessions d'actifs vont donc bon train, avec un milliard d'euros de monétisations cette année. Un nouveau programme équivalent a été annoncé il y a peu. La première pièce de choix sera les 50% détenus par Forvia dans le spécialiste du contrôle climatique BHTC.

On restera prudent avec l'en-tête du communiqué de presse relatif aux résultats du troisième trimestre : celui-ci fait état d'une forte croissance organique de 10.7% ; or, un effet de change défavorable annule très largement cette performance.

Effet de change inclus, la croissance n'est que de 2.5%. Ceci, alors que la production de nouveaux véhicules croît de 3.7% à l'échelle mondiale, et que la production de véhicules électriques en Chine — segment de l'industrie à laquelle Forvia est très exposé — atteint un record.

L'équipementier a pour lui une bonne diversification géographique de son portefeuille d'activités. L'Europe, l'Amérique du Nord et la Chine comptent chacun pour environ un tiers du chiffre d'affaires ; pas loin de la moitié des ventes découlent de la production de véhicules électriques ou hybrides.

Son objectif est d'atteindre €30 milliards de chiffre d'affaires d'ici 2025. On note que sa valeur d'entreprise actuelle représente moins de la moitié de ce montant : c'est peu en apparence, mais toujours plus que la moyenne des quinze dernières années. 

Entre 2008 et 2013, Faurecia s'échangeait à x0.2 son chiffre d'affaires. On peut donc descendre beaucoup plus bas que les niveaux actuels, a fortiori avec ces niveaux de dette nette. La remontée des taux menace déjà de consommer pas loin de la moitié du profit d'exploitation de Forvia. 

Investissement contre-cyclique par excellence, les équipementiers automobiles sont réservés aux gérants de portefeuilles avertis. Lorsqu'on marche ainsi sur un fil, un recul de l'activité — lié par exemple à une récession ou un problème en Chine — peut assurément causer beaucoup de dégâts.