Lucerne (awp) - Schmolz+Bickenbach a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net de 10 mio EUR, multiplié par plus de quatre en comparaison annuelle. L'aciériste lucernois attribue vendredi dans son rapport d'étape l'extension de sa rentabilité à de meilleures conditions de marché, ainsi qu'aux mesures adoptées à l'interne. La direction relève dans la foulée ses ambitions à court terme.

Les volumes distribués ont stagné à quelque 470'000 tonnes, mais le chiffre d'affaires s'est étoffé de 13,1% à 699,8 mio EUR. Au niveau opérationnel, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a bondi de 32,6% à 69,6 mio et la marge afférente a été élargie de 1,4 point de pourcentage à 9,9%.

Les revenus s'inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne 716,0 mio EUR. La rentabilité brute en revanche n'était attendue qu'à 65,1 mio.

Sur les deux premiers trimestres, le chiffre d'affaires a enflé de 15,1% à 1,41 mrd EUR et l'Ebitda ajusté de 75,7% à 136,2 mio. Schmolz+Bickenbach a par ailleurs réussi à convertir sa perte nette de 22,0 mio sur la base de comparaison en un bénéfice de 25,0 mio.

Les ventes d'acier inoxydable pour l'industrie automobile ont progressé de 15,6% à 271,3 mio EUR et celles d'acier spécialement résistant de 14,3% à 299,0 mio. Les revenus de l'acier d'outillage ont grappillé 4,8% à 111,2 mio.

La rentabilité a profité d'ajustements tarifaires qui ont plus que compensé le renchérissement des matières premières, des frais de personnel et des dépenses administratives. La cession d'un entrepôt et une nouvelle réduction des taux de conversion pour les retraites en Suisse ont par ailleurs contribué à hauteur de 5,8 mio EUR à la performance.

Sur les 28,0 mio EUR de réduction de coûts visés sur l'ensemble de l'exercice, 7,1 mio l'ont été au second trimestre, portant le total intermédiaire à 18,0 mio.

Le flux de trésorerie disponible a repassé l'équilibre sur le deuxième partiel, pour s'établir à 7,1 mio EUR. A mi-parcours, cet indicateur demeure déficitaire de 24,3 mio.

EFFETS STRUCTURELS ET EXCEPTIONNELS

"Malgré l'arrivée d'une période de moindre activité, nous ne pensons pas que les conditions de marché connaîtront une détérioration notable au cours des prochains mois", a assuré le directeur général (CEO) Clemens Iller. Le groupe s'est d'ailleurs lancé dans la construction d'un entrepôt de stockage, destiné à accueillir l'excédent de production attendu au 3e trimestre.

S'appuyant sur les résultats obtenus au cours des deux premiers partiels, le groupe relève conséquemment ses projections d'Ebitda ajusté dans un couloir de 200 à 220 mio EUR, contre 160 à 200 mio précédemment.

"Le niveau élevé des entrées de commandes nous permet d'être sélectifs et d'améliorer ainsi notre mix de produits", s'est réjoui en conférence téléphonique le patron. Fin juin, le carnet de commandes représentait un volume de quelque 600 kilotonnes, après 620 kt fin mars et 462 kt fin 2016.

La délocalisation en juin d'une partie de la production de Suède vers l'Allemagne, l'établissement d'un nouveau réseau de distribution outre-Rhin de même que l'ouverture d'un point de vente au Chili devraient en outre avoir un impact positif sur les résultats, a promis le responsable.

UBS salue un très bon rapport d'étape. Le flux de trésorerie de 7 mio EUR demeure toutefois insuffisant pour alléger véritablement le fardeau de la dette de l'aciériste lucernois. Les nouveaux objectifs brossés par la direction demeurent de surcroît en deçà des attentes du consensus, poursuit la banque aux trois clés.

Les mesures de restructuration commencent à porter leurs fruits et ont contribué, avec le relèvement des prix des produits, à l'amélioration de la rentabilité, relève la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Pour autant, la nouvelle fourchette de 200 à 220 mio EUR établie pour l'Ebitda ajusté en 2017 demeure nettement inférieure aux 246 mio anticipés par l'établissement cantonal.

A la Bourse, l'action Schmolz+Bickenbach a fin en baisse de 4,40% à 0,87 CHF dans un SPI en baisse de 0,74%.

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