Londres (awp/afp) - Le café et le sucre ont profité diversement de la météo brésilienne tandis que le cacao a été brièvement affecté par la tourmente des marchés mondiaux en fin de semaine.

- Le café déprimé par la sécheresse -

Les cours du café ont décliné la semaine dernière à Londres alors que le retour de la sécheresse au Brésil laissait espérer une reprise de la récolte de robusta, dont le pays est le premier producteur mondial, après un épisode de gel dont l'étendue des conséquences sur les plants restaient incertaines.

"Les conditions (météorologiques) devraient rester sèches au cours des prochains jours, ce qui permettra de poursuivre le travail de récolte (qui a été interrompu à plusieurs reprises dernièrement) et la transformation" des grains, ont noté les analystes de Commerzbank, soulignant que cette embellie avait pesé sur les cours.

Selon les experts de Commerzbank en effet, la plus importante coopérative brésilienne de café, Cooxupé, est apparue soulagée que seuls des épisodes isolés de gel aient frappé ses zones de culture, estimant que les conditions de sécheresse qui se poursuivent allaient permettre de sécher les grains.

Le cours du robusta est même tombé mercredi jusqu'à 1.634 dollars, un plus bas en deux semaines.

Les prix de l'arabica ont en revanche progressé à New York, les zones de récolte de cette variété de café, situées majoritairement au Vietnam, n'étant pas touchées par les remous météorologiques brésiliens.

- Le sucre plus conquérant que jamais -

Les dommages causés par le gel au Brésil ont en revanche été bien plus prononcés pour les cultures de cannes à sucre, conduisant les cours à de nouveaux sommets pluri-annuels.

La tonne de sucre blanc est ainsi montée jeudi à Londres jusqu'à 543,60 dollars, un maximum en trois ans et trois mois tandis que la livre de sucre brut a grimpé le même jour jusqu'à 20,15 cents, au plus haut depuis le 18 octobre 2013.

"Le prix du sucre trouve du soutien de plusieurs côtés à la fois: par exemple, les pluies ont été tellement soutenues au Brésil dernièrement que la récolte de la canne à sucre et son broyage ont dus être suspendus", ont expliqué les analystes de Commerzbank.

En outre, ont-ils poursuivi, citant des sources au sein de l'industrie sucrière, la récolte de canne à sucre dans l'État du Parana, situé dans la principale région productrice du centre-sud du Brésil qui produit pour 90% de la production de canne à sucre du pays, devrait être inférieure de 4,5 millions de tonnes en raison de l'apparition soudaine de gel au début du mois de juin.

Les prévisions n'étaient en outre pas plus optimistes du côté de l'Inde, deuxième plus gros producteur de sucre après le Brésil, où le gouvernement envisage d'introduire une taxe à l'export de 25% afin de conserver davantage de sucre dans le pays après une récolte moins bonne qu'attendu en raison de précipitations insuffisantes.

- Le cacao pris dans la tourmente du marché des changes -

Les cours du cacao ont fini la semaine en hausse à Londres et à l'équilibre à New York, malgré un très fort décrochage jeudi dans le sillage d'un regain d'aversion au risque sur les marchés mondiaux à l'approche du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne (UE) le 23 juin.

Le décrochage du cacao est "entièrement liée à la situation macroéconomique", a expliqué Nick Gentile, analyste chez Nickgen Capital Management and Consulting cité par l'agence Bloomberg News, alors que le marché des changes a nettement fluctué jeudi au gré de l'évolution des attentes quant à un potentiel "Brexit", soit une sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le dollar s'est en effet nettement apprécié jeudi, signant un plus haut depuis mi-avril face à la livre au début des échanges américains, avant de repartir à la baisse dans le sillage de la suspension de la campagne électorale pour le référendum du 23 juin après le meurtre d'une députée pro-européenne dans le nord de l'Angleterre, ce qui a apaisé les craintes de voir les partisans du Brexit l'emporter.

Le prix des fèves brunes est ainsi tombé jeudi à Londres à 2.198 livres, un minimum en deux semaines, tandis qu'il a atteint le même jour à New York 2.927 dollars, au plus bas depuis le 26 mai, avant de se reprendre vendredi sur fond de regain d'optimisme des marchés.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 1.668 dollars vendredi à 13H20 GMT, contre 1.718 dollars le vendredi précédent à 11H35 GMT, mais pour livraison en juillet. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 143,10 cents, contre 133,20 cents sept jours auparavant mais pour livraison en juillet.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en août valait 540,80 dollars, contre 528,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 20,02 cents, contre 19,71 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en septembre valait 2.271 livres sterling, contre 2.256 livres sterling le vendredi précédent mais pour livraison en juillet. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 3.068 dollars, comme sept jours plus tôt.

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