Tokyo (awp/afp) - Le constructeur japonais d'automobiles Suzuki a annoncé mardi avoir testé de façon inappropriée les performances énergétiques de 26 modèles de voitures, mais précisé à nouveau qu'il ne s'agissait pas d'embellir les données, tout en admettant des raisons économiques.

Dans un rapport remis au ministère des Transports et un communiqué diffusé en fin d'après-midi, le groupe a apporté des précisions à des révélations antérieures.

Suzuki avait indiqué dans un premier temps, le 18 mai, que les 16 modèles commercialisés au Japon étaient concernés, mais 14 le sont en fait, selon les éléments donnés mardi.

S'y ajoutent 12 autres modèles produits pour des marques différentes.

Suzuki a démenti avoir employé une méthode plus efficace (mais non homologuée) dans le but d'embellir les valeurs, mais il reconnaît l'avoir utilisée pour se simplifier la tâche.

"Après la crise financière internationale de 2008, la charge de travail accrue pour développer de nouveaux modèles et moteurs a conduit Suzuki à manquer de ressources à allouer aux tests, et le groupe n'a pas réussi à investir suffisamment dans les infrastructures d'essai ni à faire les efforts requis pour améliorer ses technologies de contrôle", explique-t-il.

Le groupe admet ainsi avoir considéré comme justes les méthodes moins coûteuses mises en oeuvre qui consistaient en une extrapolation des performances globales des véhicules à partir de mesures disparates des capacités de chaque pièce.

Il indique avoir été capable à partir de 2010 de "prédire" les résultats (consommation de carburant, émissions polluantes) pour chaque modèle de véhicule "avec une certaine précision".

Il assure même que les résultats de mesures réelles refaites ensuite sont en fait meilleurs que ceux mentionnés dans le catalogue.

Si Suzuki a fait ces confessions, c'est qu'un vaste scandale de falsification de données touchant son compatriote Mitsubishi Motors a conduit les autorités à demander aux autres constructeurs un rapport sur leur façon de procéder.

Mitsubishi Motors avait avoué en avril des manipulations de chiffres et falsifications de tests qui ont entraîné une chute de la valeur de son action en Bourse et un plongeon de ses ventes dans l'archipel.

Nissan a décidé de voler au secours de son compatriote en prenant 34% de capital, sous réserve que le scandale ne dégénère pas dans des proportions que le partenaire japonais de Renault jugerait insurmontables, a précisé le PDG de Nissan, Carlos Ghosn.

afp/rp