contrat de sous-marins

Ajoute modifications de programme

LIFOU (awp/afp) - Manuel Valls, qui poursuit son périple dans le Pacifique sud, a mis le cap dimanche sur la Nouvelle-Zélande, avant une escale impromptue lundi en Australie pour saluer un "partenariat stratégique majeur" après le méga-contrat de sous-marins remporté par DCNS.

Pour la première visite d'un chef du gouvernement français en Nouvelle-Zélande depuis 1991 et 70 ans après le début des relations diplomatiques avec la France, le Premier ministre doit aborder l'intégration régionale des collectivités françaises du Pacifique mais aussi la lutte contre le terrorisme avec ce pays membre du Conseil de sécurité des Nations unies.

Plus de trente ans après l'affaire du Rainbow Warrior, les relations Paris-Wellington se sont en effet largement normalisées.

Le Premier ministre, qui fera une conférence de presse commune avec son homologue et a vu la communauté française, ne rencontrera pas finalement d'investisseurs ni ne visitera d'entreprise.

Changement de programme en effet, Manuel Valls fera lundi une visite en Australie, après l'annonce d'un contrat de 34 milliards d'euros pour la construction de la prochaine génération de sous-marins australiens, la maintenance et la formation des personnels. Il rentrera en France avant le démarrage des débats sur le projet de loi Travail.

Le contrat, "qui va créer de l'emploi en France comme en Australie", scelle "un partenariat qui nous engage pour cinquante ans (...) un partenariat stratégique majeur", a vanté le Premier ministre devant des journalistes depuis la Nouvelle-Calédonie.

Outre le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, il doit rencontrer l'équipe de DCNS ayant participé aux discussions pour remporter le plus important contrat de défense passé par l'Australie, face aux concurrents allemand et japonais.

- Escale surprise symbolique -

L'opportunité de passer par l'Australie était très grande pour Manuel Valls, en visite depuis jeudi dans cette région du Pacifique.

Une étape à Canberra avait été prévue dans un premier temps en mars, mais le projet supprimé en raison d'impératifs de campagne électorale en Australie. Et Manuel Valls avait repoussé son voyage dans le Pacifique à fin avril, en raison du report de la présentation du projet de loi travail, toujours contesté en France dans la rue en ce 1er mai.

Les services de Matignon ne cachaient pas ces derniers jours que l'éventualité d'un passage par l'Australie était revenue à l'ordre du jour avec l'opportunité de célébrer ce succès français en matière d'exportation de défense.

"Nous avons convenu de symboliser par cette rencontre cet engagement (stratégique avec l'Australie) qui doit beaucoup au président de la République, au ministre de la Défense (Jean-Yves Le Drian), à toutes les équipes de la DCNS, de Thalès. C'est là l'équipe France", a insisté Manuel Valls.

"Il fallait le symboliser, l'incarner (car) il reste encore beaucoup de travail entre nous", selon lui.

Manuel Valls s'exprimait à Lifou, dans les îles Loyauté, dernière étape de son séjour calédonien axée sur le développement des possibilités touristiques de ce petit archipel, au titre du "rééquilibrage" économique en Nouvelle-Calédonie, thème décliné tout au long de sa visite sur le "Caillou".

A Lifou, où lui a été réservé un accueil coutumier avec danses traditionnelles de jeunes gens au corps peint et couronnes de feuilles de cocotiers agrémentées de fleurs d'hibiscus, le locataire de Matignon a promis en particulier un examen de mesures fiscales pour assurer à Air Calédonie "le renouvellement de sa flotte". Il a aussi souhaité que des sites soient mieux préparés à accueillir des croisières, en provenance notamment d'Australie.

Toujours au titre du "rééquilibrage" économique entre le sud, favorisé, et le nord, l'ouest et l'est du "Caillou", bien plus enclavés, le chef du gouvernement a sillonné l'île samedi, à la rencontre des diverses communautés calédoniennes, plaidant la nécessité d'un "destin commun" dans l'archipel alors que s'approche le référendum sur l'indépendance, au plus tard en novembre 2018, conformément aux accords de Nouméa (1998).

Il a invité tous les élus de l'archipel à se mobiliser pour mieux préparer cette échéance, qui nourrit "beaucoup d'interrogations dans la population".

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