PARIS - Les syndicats de la SNCF, échaudés par le "big bang" prôné dans un rapport remis la semaine dernière, ont abordé hier avec la plus grande méfiance le cycle de consultation ouvert par le gouvernement, au-dessus duquel plane la menace d'un vaste mouvement social comme il n'en a pas encore connu.

L'exécutif, qui a pris connaissance jeudi des propositions de Jean-Cyril Spinetta, n'a rien dit de ses intentions précises, si ce n'est qu'il souhaitait réformer l'entreprise publique, confrontée au double défi de la dette - 46 milliards d'euros - et de l'ouverture à la concurrence dans le cadre européen.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, dévoilera lundi prochain le calendrier et la méthode retenus.

Pour l'heure, seules la puissante CGT-Cheminots et Force ouvrière ont appelé les salariés à se mobiliser le 22 mars, une date qui coïncide avec une journée d'action dans la fonction publique.

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PARIS - Une semaine décisive s'est ouverte pour la politique d'asile, d'immigration et d'intégration portée par Emmanuel Macron, à l'heure où le gouvernement s'apprête à préciser dans la loi une question qui froisse des sensibilités au sein même de sa majorité.

Jugé trop répressif par la gauche, laxiste par la droite, le projet de loi "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif" sera présenté mercredi en conseil des ministres. "Nous traçons une ligne qui refuse tout aussi bien la peur que l'angélisme", s'est expliqué hier le Premier ministre Edouard Philippe, en déplacement à Lyon.

Le gouvernement a reçu le rapport parlementaire qu'il a commandé pour refonder l'intégration des étrangers en France et abonder la dimension sociale de ce projet de loi.

Dans ce rapport rédigé à l'issue de six mois de mission, le député du Val-d'Oise et ancien militant socialiste Aurélien Taché, déplore l'insuffisance du cadre donné à l'intégration: "On glose inlassablement autour du 'vivre-ensemble', sans jamais se donner les moyens de 'faire-ensemble'."

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PARIS - Les autorités kurdes syriennes sont compétentes pour juger des djihadistes français, a réaffirmé leur représentant en France hier, quelques semaines après la plainte pour "détention arbitraire" déposée par des familles de femmes ayant rejoint l'Etat islamique.

"Il y a des autorités compétentes qui s'en occupent", a dit Khaled Issa à des journalistes à Paris, qui l'interrogeaient sur le sort des ressortissants français et leur éventuel transfèrement en France.

Leur sort "n'est pas mon souci premier", a-t-il ajouté. "Chacun doit avoir en tête que ces terroristes présumés qui sont venus chez nous ne sont pas venus pour nous apporter des fleurs, des litres de lait pour nos enfants, ni des médicaments, ils ont joué, ils ont échoué."

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BEYROUTH - La Turquie a averti hier qu'elle affronterait les forces pro-gouvernementales syriennes si celles-ci venaient à entrer dans la région d'Afrin pour aider les milices kurdes YPG à repousser l'armée turque.

Ankara et ses alliés de l'Armée syrienne libre (ASL) ont lancé le 20 janvier une opération pour réduire l'enclave, contrôlée par les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).

Les mises en garde de la Turquie, formulées par le président Recep Tayyip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, ont fait suite à l'annonce par un haut responsable kurde de la conclusion d'un accord entre les YPG et le gouvernement de Damas sur l'entrée de forces pro-régime dans le canton d'Afrin.

Mais le porte-parole des YPG Nouri Mahmoud a nié l'existence d'un tel accord. "Il n'y a pas d'accord. Nous avons seulement appelé l'armée syrienne à venir protéger les frontières", a-t-il dit par Reuters au téléphone.

La télévision d'Etat syrienne a rapporté hier matin que les forces pro-gouvernementales syriennes allaient entrer dans le secteur d'Afrin, dans le nord-ouest du pays, au cours des heures à venir. Mais à la nuit tombée, aucun mouvement de troupes n'était décelable dans la région.

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BEYROUTH - Des tirs d'artillerie et des frappes aériennes menées par le gouvernement syrien ont tué 94 personnes, dont 18 enfants, en l'espace de 24 heures dans la Ghouta orientale, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'ONG basée en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau d'informateurs en Syrie, fait également état de 325 blessés.

Environ 400.000 personnes sont assiégées dans la Ghouta orientale, région dans laquelle l'acheminement d'aides humanitaires devient de plus en plus difficile.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou et ses alliés (Damas et Téhéran) pourraient "déployer leur expérience de la libération d'Alep (...) dans le cas de la Ghouta orientale".

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MOSCOU - Les accusations portées contre 13 Russes et trois entités russes ne constituent pas une preuve de l'implication de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016, a déclaré hier le Kremlin.

Un grand jury fédéral américain a inculpé vendredi des entités et des ressortissants russes d'ingérence dans les élections américaines et dans d'autres processus politiques dès 2014, dévoilant un niveau de sophistication et de préparation bien plus élabora que ne le soupçonnaient les enquêteurs.

"Il n'y a aucune preuve de l'implication de l'Etat russe et il n'y en aura aucune. La Russie ne s'est pas immiscée, n'a pas l'habitude d'interférer dans les affaires internes des autres Etats et ne le fait pas actuellement", a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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PALM BEACH, Floride - Donald Trump soutient un projet visant à améliorer la vérification des antécédents des acquéreurs d'armes à feu, a annoncé la Maison blanche, quelques jours après la fusillade qui a fait 17 morts dans un lycée de Floride.

Depuis la tuerie du lycée Marjory Stoneman Douglas, le président américain est la cible de lycéens rescapés en raison de ses liens étroits avec la National Rifle Association, le puissant lobby pro-armes aux Etats-Unis.

La Maison blanche a fait savoir qu'il s'était entretenu vendredi avec le sénateur républicain John Cornyn pour évoquer le projet de loi que ce dernier a déposé avec son collègue démocrate Chris Murphy dans le but d'améliorer les procédures fédérales de vérification des antécédents judiciaires des acquéreurs d'armes à feu.

Nikolas Cruz a tué 17 personnes mercredi dernier à l'aide d'un fusil d'assaut semi-automatique AR-15 acheté légalement, relançant, une fois de plus, le débat sur les armes à feu.

Le jeune homme de 19 ans a comparu hier devant un tribunal, pour la deuxième fois depuis la tuerie. Tête basse, menottes attachée à une chaîne passée autour de la taille, portant le vêtement orange des prisonniers, il n'a manifesté aucune émotion lors de cette audience de procédure qui s'est tenue à Fort Lauderdale.

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PARIS - Dans de nouveaux extraits de l'intervention de Laurent Wauquiez dans une école de commerce diffusés hier dans l'émission Quotidien sur TMC, le président des Républicains reconnaît avoir été isolé au sein de son parti et étend ses critiques au vitriol aux syndicats et patronat, ainsi qu'à Valérie Pécresse.

La porte-parole de LR, Laurence Sailliet, avait qualifié lundi cet enregistrement de "montage vicié" qui ne respecte pas la "déontologie journalistique". En guise de réponse, la chaîne TMC a diffusé dans la soirée l'intégralité des propos du président des Républicains, qui se révélent tout aussi décapants sur la longueur.

Laurent Wauquiez accuse notamment Alain Juppé d'avoir "totalement cramé la caisse" à la mairie de Bordeaux et qualifie les députés de La République en Marche de "guignols", "tous avec le petit doigt sur la couture", ce qui l'amène à affirmer: "Il y a une dictature totale en France."

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PARIS - Nicolas Hulot et Stéphane Travert ont présenté hier un "plan loup" appelé à régir l'équilibre entre la préservation de l'espèce et la protection des éleveurs pour les six années à venir qui prévoit une population de 500 loups en 2023.

Le ministre de la Transition écologique et solidaire et le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation ont élaboré ce plan issu d'une concertation à l'automne avec les représentants des éleveurs, des ONG et des élus locaux.

Réapparus en France en 1992, les loups ont connu une évolution favorable ces cinq dernières années, passant de 119-229 animaux en mars 2013 à 265-402 en mars 2017, note le gouvernement.