PARIS - Le Conseil d'Etat a suspendu hier l'arrêté dit "anti-burkini" interdisant aux baigneurs portant des vêtements ostensiblement religieux l'accès aux plages de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).

La haute juridiction avait été saisie en urgence par la Ligue des droits de l'homme et le Collectif contre l'islamophobie en France qui jugeaient ce type d'arrêté "liberticide".

Plusieurs dizaines de maires, la plupart membres du parti Les Républicains (droite), ont pris depuis fin juillet ce type d'arrêtés au nom de risques de troubles à l'ordre public.

Pour le Conseil d'Etat, le maire de Villeneuve-Loubet ne pouvait édicter cette interdiction "sans excéder ses pouvoirs de police". "L'arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle", conclut-il.

PARIS - L'opposition de droite a annoncé qu'elle déposerait à la rentrée parlementaire une proposition de loi visant à "sécuriser" les décisions des maires qui ont pris des arrêtés anti-burkini, a annoncé Guillaume Larrivé.

La présidente du Front National, Marine Le Pen, a également estimé en réaction à la décision du Conseil d'Etat que "le législateur est seul habilité à agir".

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PARIS - Nicolas Sarkozy est toujours nettement devancé par Alain Juppé dans les intentions de vote, selon un sondage Odoxa-Dentsu pour BFMTV et Le Parisien diffusé aujourd'hui.

L'ex-chef de l'Etat perd même deux points par rapport à juin, au profit de l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, précisent les instituts.

Sur les personnes qui comptent aller voter au premier tour de la primaire de la droite, 38% disent souhaiter voter pour Alain Juppé, contre 24% pour Nicolas Sarkozy et 15% pour Bruno Le Maire. François Fillon arrive en quatrième position, avec 10% d'intentions de vote.

Dans l'hypothèse d'un second tour opposant Nicolas Sarkozy à Alain Juppé, l'ancien Premier ministre distance toujours l'ex-chef de l'Etat, avec 63% d'intentions de vote, contre 37% pour Nicolas Sarkozy.

Pour une large majorité de Français (66%), Nicolas Sarkozy n'a pas réussi son entrée en campagne. A droite, seule une courte majorité juge cette entrée en campagne réussie, à 53%.

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RENNES - Les négociations entre les producteurs de lait et le géant laitier Lactalis qui avaient repris vendredi après-midi à la préfecture de Mayenne, à Laval, après leur échec à Paris jeudi, ont à nouveau échoué cette nuit, a-t-on appris de sources syndicales.

"C'est un échec, et Lactalis porte toute la responsabilité de cet échec", a dit à Reuters la vice-présidente de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles), Christiane Lambert.

Le groupe Lactalis a proposé aux producteurs vendredi après-midi un prix annuel de 269 euros les 1.000 litres annuels, proposition refusée par les représentants des producteurs, précise la représentante syndicale.

A l'entrée des négociations mardi, les producteurs réclamaient quelque 290 euros par 1.000 litres sur l'année.

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BEYROUTH - L'évacuation par bus des habitants et des rebelles occupant Daraya, dans les faubourgs de Damas, a commencé hier, mettant fin à l'un des plus longs sièges de la guerre civile en Syrie.

Un accord avait été conclu la veille avec l'armée syrienne afin de permettre l'évacuation de la totalité des civils et des insurgés de Daraya, situé à quelques kilomètres seulement du centre de la capitale syrienne et assiégé depuis 2012 par les troupes du régime syrien, a déclaré un commandant rebelle.

L'opération d'évacuation de plus de 5.000 civils et insurgés doit s'échelonner sur deux ou trois jours, a-t-il précisé. Un journaliste de Reuters a vu six autocars quitter la localité.

Un général de l'armée syrienne a précisé qu'environ 300 familles de combattants allaient être évacuées aujourd'hui et qu'au total 700 rebelles et 4.000 civils auraient quitté les lieux demain.

GENEVE - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ne sont pas parvenus au terme de leur entretien hier à Genève à un accord sur un cessez-le-feu à Alep ou sur une coopération militaire contre l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie.

Pour John Kerry, qui a parlé d'un entretien "constructif et productif", Moscou et Washington sont très proches d'un accord de coopération mais n'entendent pas "se précipiter" tant que tous les détails n'auront pas été réglés. Le secrétaire d'Etat américain a précisé que les discussions entre équipes techniques se poursuivraient dans les prochains jours à Genève.

Sergueï Lavrov a évoqué de son côté la persistance de points de désaccords "mineurs" entre la Russie et les Etats-Unis.

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ANKARA/KARKAMIS, Turquie - Un attentat à la voiture piégée contre le quartier général de la police de Cizre, dans le sud-est de la Turquie, a fait hier au moins onze morts et des dizaines de blessés, a annoncé le gouvernement turc.

L'attaque a été revendiquée par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Cet attentat intervient alors que l'armée turque a lancé mercredi une vaste opération militaire en Syrie visant à la fois à chasser les combattants de l'EI de la frontière turque et à empêcher les miliciens kurdes YPG, qu'Ankara considère comme une extension du PKK, de progresser le long de sa frontière.

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ASCOLI PICENO, Italie - Le bilan du puissant séisme qui a secoué le centre de l'Italie mercredi s'est alourdi aujourd'hui à 290 morts, alors que le pays tout entier se prépare à des funérailles nationales.

Sergio Mattarella, le président italien, s'est rendu dans la matinée à Amatrice avant de prendre la direction d'Ascoli Piceno, une ville des alentours où seront célébrées les funérailles d'une quarantaine de victimes.

Tôt dans la matinée, 35 cercueils ont été alignés dans une enceinte sportive du centre de la ville où les habitants étaient invités à se recueillir.

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TUNIS - Le Parlement tunisien a accordé hier soir sa confiance au gouvernement d'union du Premier ministre Youssef Chahed, qui prévient qu'un programme d'austérité sera inévitable si la Tunisie ne parvient pas à résoudre ses difficultés économiques.

Sur les 217 législateurs du Parlement tunisien, 167 députés ont voté vendredi soir la confiance au gouvernement.

Youssef Chahed a promis des mesures fortes pour stimuler la croissance et créer de nouveaux emplois à l'heure où les prêteurs internationaux font pression pour des réformes et une baisse des dépenses publiques.

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