A la veille d'une nouvelle allocution télévisée d'Emmanuel Macron, qui doit faire le point lundi à 20h00 sur l'épidémie due au coronavirus, Philippe Darmayan invite le gouvernement à reconnaître le caractère essentiel de toutes les filières industrielles et à autoriser la reprise de leurs activités.

"Après 24 jours de confinement, nous sommes dans une situation extrêmement préoccupante. Parmi les secteurs de l'industrie, l'automobile est à moins 80 % d'activité, l'aéronautique quasiment à l'arrêt, la sidérurgie à moins 80 %", dit-il.

"Sur l'ensemble de la chaîne, y compris les PME, toutes ces entreprises sont aujourd'hui sous perfusion de trésorerie. Cela ne peut pas durer très longtemps. Sans quoi nous allons nous retrouver demain face à une série de faillites."

Interrogé sur la date de la reprise des activités, Philippe Darmayan répond : "Tout dépend des décisions politiques qui seront prises. Mais une chose est sûre: nous savons aujourd'hui comment faire tourner nos ateliers en toute sécurité et nous sommes prêts pour un redémarrage dans des conditions sanitaires irréprochables.

"Depuis 24 jours nous avons travaillé avec les syndicats pour pouvoir fonctionner en toute sécurité. Nous avons élaboré avec eux une série de mesures particulièrement strictes pour adapter l'organisation et l'environnement de travail dans les usines. C'est le dialogue social qui a permis de le faire intelligemment. Directions et salariés, on est face à un ennemi commun", ajoute-t-il.

Toyota a présenté vendredi aux syndicats un plan de reprise progressive de la production de son usine d'Onnaing, dans le Nord, à partir du 21 avril.

Lors du CSE de vendredi, la CGT a voté contre le projet qui va selon elle à l'encontre du confinement. Les autres syndicats se prononceront à l'issue de la réunion, mardi matin, de la commission santé et sécurité sur l'évaluation des mesures proposées par la direction. Il s'agirait de la première réouverture dans le secteur automobile français.

(Jean-Philippe Lefief)