Le gouvernement américain a longtemps accusé Microsoft d’entraver toute tentative de concurrence et d’imposer l’installation de Windows sur tous les PC. Aujourd’hui, la firme de Bill Gates n’est plus la cible privilégiée par les autorités antitrust, Federal Trade Commission (FTC) en tête. Dans le collimateur désormais, on trouve Google, devenu le moteur de recherche de référence.

Ce qu’on lui reproche principalement : manipuler sa technologie de classement de recherche (« ranking ») pour défavoriser les sociétés offrant les mêmes services et avantager celles qui paient des publicités sur Google. Larry Page et Sergey Brin, les géniaux inventeurs, ont leur réponse toute faite : leur seule préoccupation est le service rendu aux utilisateurs, qui, il est vrai, n’en finissent pas de plébisciter leur outil de recherche préféré.

Deux articles du Sherman Antitrust Act, les tables de la loi de la FTC, seraient de fait violés par Google : l’article 2, qui interdit les actions visant à maintenir une situation de monopole, et l’article 5, qui empêche les procédés de rétorsion vis-à-vis de la concurrence. Mais David Balto, ancien patron de la FTC, reconnait une difficulté majeure : établir que la recherche de Google est délibérément biaisée et malhonnête.

Pour l’instant, aucun juriste ou avocat n’a réussi à démontré que Google fausse les règles du marché. Mais celui qui trouvera une faille dans la défense du premier moteur de recherche de la planète touchera le jackpot et c’est bien ce qui fait frémir Page et Brin, au-delà de leur sérénité affichée.