(Répétition sans changement)

SAN FRANCISCO, 11 août (Reuters) - Google a annoncé lundi une réorganisation majeure de sa structure via la création d'une nouvelle entité baptisée Alphabet, appelée à devenir la maison-mère de l'ensemble des sociétés du groupe afin de séparer le coeur de métier sur internet des autres activités plus expérimentales.

Le géant des nouvelles technologies semble ainsi vouloir se donner les moyens de laisser libre cours à ses projets les plus imaginatifs et ambitieux.

"Cela donne à penser que selon toute probabilité, Google ne va pas ralentir le rythme de ses expérimentations telles que les voitures autonomes. Cela donne à penser qu'ils vont vraiment essayer de se tranformer en conglomérat technologique doublé d'un fonds de capital-risque", a réagi Michael Yoshikami, responsable du fonds de gestion Destination Wealth Management.

Cette annonce surprise après la clôture à Wall Street a été saluée par un bond du titre de près de 7% à 708 dollars dans les transactions hors séance.

La nouvelle structure devrait permettre à Wall Street de se faire une idée plus précise des investissements de Google dans des projets comme Google X, un laboratoire secret qui a notamment produit les lunettes Google Glass.

"Toutes ces entreprises donnaient une impression de fouillis. C'est peut-être mieux pour eux de réorganiser un peu tout ça en distinguant plus clairement celles qui font tourner la boutique de celles qui sont des projets scientifiques et celles qui sont des paris à long terme", estime Roger Kay, analyste à Endpoint Technologies Associates.

Fondé en 1998 par Larry Page et Sergey Brin, le groupe basé à Mountain View, dans la baie de San Francisco, compte aujourd'hui quelque 40.000 employés.

Alphabet remplacera Google en tant qu'entité cotée en Bourse et toutes les actions Google vont être automatiquement transformées en titres Alphabet dotés des mêmes droits.

"Cette nouvelle structure va nous permettre de maintenir une attention énorme sur les opportunités extraordinaires dont nous disposons au sein de Google", affirme Larry Page, cofondateur et actuel directeur général de Google, dans un communiqué.

Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies Associates, juge que cette nouvelle structure "a beaucoup de sens à (ses) yeux car elle procure un degré élevé de flexibilité".

"Par exemple, si une unité réalise de bonnes ou de mauvaises performances, ils peuvent la développer ou la réduire, ils peuvent nouer des partenariats ou créer de nouvelles sociétés", ajoute-t-il.

SUNDAR PICHAI FUTUR DIRECTEUR DE GOOGLE

Dans le cadre de cette nouvelle structure, Google conservera les principales activités du groupe, telles que les recherches sur internet, la publicité, la cartographie, les applications, le système d'exploitation Android, YouTube et les infrastructures techniques.

Certaines filiales, comme Nest, le fabricant de thermomètres connectés, ou Calico, un laboratoire de recherche sur la longévité humaine, sortiront du périmètre de Google pour passer sous le contrôle d'Alphabet. Fiber, spécialisé dans l'internet à haut débit, ou les fonds de capital risque Google Ventures et Google Capital rejoindront également la nouvelle entité.

"Alphabet est essentiellement un assemblage d'entreprises. La principale, bien sûr, est Google", poursuit Larry Page. "Le nouveau Google est un peu aminci, les entreprises qui sont assez éloignées de nos principaux produits sur internet étant désormais placées au sein d'Alphabet."

A l'issue de cette opération, Sundar Pichai, actuel vice-président chargé des produits, deviendra le nouveau directeur général de Google, dont tous les actuels directeurs vont intégrer la direction d'Alphabet.

Ruth Porat, arrivée chez Google en mars en provenance de Morgan Stanley, cumulera notamment les postes de directrice financière de Google et d'Alphabet.

Sergey Brin va devenir président d'Alphabet et Eric Schmidt, président de Google, en sera le président exécutif.

Google a précisé que cette nouvelle organisation entrerait en vigueur "d'ici la fin de l'année". Le groupe, dont l'exercice fiscal correspond à l'année calendaire, vise notamment à présenter des résultats par activité lors de l'annonce de ses comptes du quatrième trimestre, selon Larry Page. (Noel Randewich et Mari Saito; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)