ATHENES, 6 août (Reuters) - Un procureur grec a ordonné lundi l'ouverture d'une enquête contre un dirigeant de la banque en difficultés ATEbank sur des soupçons d'évasion fiscale et blanchiment d'argent, ont indiqué des sources judiciaires, quelques jours après que la banque centrale a révélé qu'un dirigeant haut placé de la banque avait transféré des millions d'euros à l'étranger.

La décision du procureur chargé des affaires financières Spyros Mouzakitis intervient également un jour après que l'ancien directeur général d'ATEbank, au bord de la faillite, a déclaré avoir transféré des millions d'euros d'économies personnelles à l'étranger.

Theodore Pantalakis, dont le nom n'est pas mentionné par le procureur, a indiqué dimanche au journal Realnews que l'argent avait été utilisé pour acheter des actifs et qu'il n'avait violé aucune loi.

"Il s'agit de 8 millions d'euros, qui m'appartiennent ainsi qu'à ma famille. C'est légal, enregistré et imposé et cela constitue une partie du patrimoine de ma famille, dont le niveau justifie (le transfert)", a-t-il indiqué.

Les banques helléniques ont vu s'évaporer pas moins de 72 milliards d'euros de leurs dépôts depuis 2010, selon des données Thomson Reuters, les craintes sur une sortie de la Grèce de la zone euro ayant poussé les épargnants à transférer leur argent vers des endroits plus sûrs, comme la Grande Bretagne, la Suisse ou l'Allemagne.

Les autorités ont menacé de révéler publiquement le nom de parlementaires accusé d'avoir transféré d'importantes sommes d'argent à l'étranger et ont appelé à plusieurs reprises les Grecs à faire revenir leurs économies dans les banques du pays, les assurant que leur argent serait en sécurité.

Le gouverneur de la banque centrale grecque, George Provopoulos a fait savoir vendredi lors d'une réunion au Parlement que l'autorité monétaire avait donné à l'administration fiscale des détails sur des transferts d'argent à l'étranger d'un dirigeant d'ATEbank.

Il n'a pas précisé le nom du dirigeant mis en cause.

Theodore Pantalakis a démissionné de la tête d'ATEbank fin juillet après l'annonce du rachat des actifs sains de la banque par sa compatriote Piraeus. (voir ) (Karolina Tagaris, Blandine Hénault pour le service français, édité par Nicolas Delame)

Valeurs citées dans l'article : Agricultural Bank, Bank of Piraeus