Une bataille boursière à rebondissements se déroule actuellement à la Bourse de Londres, où deux géants du paiement se disputent le contrôle d'un petit acteur innovant. Il y a quelques semaines, Visa avait proposé 30 GBp par action pour prendre le contrôle d'Earthport. Mastercard avait surenchéri à 33 GBp. La première offre valorisait le Britannique 198 millions de livres, la seconde 233 : une paille pour les deux prétendants. Ce matin, Visa contre-attaque avec une proposition à 247 millions de livres, soit 37 GBp par titre. Réaction de Mastercard ? "Nous examinons les différentes options dont nous disposons et nous exhortons les actionnaires d'Earthport à ne prendre aucune décision concernant la proposition de Visa", soit la formule consacrée dans de telles circonstances.
 
Pendant ce temps, les actionnaires d'Earthport comptent les points, avec une nouvelle offre supérieure de 23,3% à la proposition initiale à 30 GBp. Le marché spécule d'ailleurs sur une proposition encore plus généreuse puisque le titre a clôturé hier à 38,80 GBp, avant même l'annonce de la nouvelle surenchère de Visa.

Une nouvelle donne

L'expansion des "Fintech" risque d'être l'un des thèmes phares des années à venir et n'est pas sans rapport avec la désaffection des investisseurs pour les banques traditionnelles. Les rachats de jeunes pousses par les acteurs plus traditionnels ne font que commencer, surtout si elles continuent à marcher sur leurs plates-bandes. "Il y a des signaux clairs qui montrent que les fintechs ne s'arrêteront pas aux paiements par carte traditionnels, mais cherchent à disposer de leurs propres réseaux de paiements et de liquidités", soulignait en début d'année le spécialiste du secteur au sein d'une grande banque britannique.