Milan (awp/afp) - La banque italienne UniCredit a confirmé jeudi ses objectifs après avoir vu son bénéfice net progresser de 3,3% au deuxième trimestre, un chiffre bien supérieur aux attentes qui confirme la pertinence de sa nouvelle stratégie.

Porté par ce bon résultat, le titre prenait peu après l'ouverture de la Bourse de Milan 4,75% à 17,42 euros, dans un marché en hausse de 0,23%.

Le bénéfice net a atteint 945 millions d'euros, alors que le consensus de 25 analystes fourni par la banque tablait sur 676 millions d'euros.

UniCredit est engagée dans une vaste réorganisation sous l'égide du Français Jean-Pierre Mustier, qui la dirige depuis un an.

"Les bons résultats du deuxième trimestre confirment l'impact positif du (plan stratégique) Transform 2019 déjà vu au premier trimestre", lorsque la banque avait déjà dépassé les attentes en dégageant un bénéfice net de 907 millions d'euros, a souligné M. Mustier.

Dans le cadre de son plan stratégique, UniCredit entend supprimer 14.000 emplois équivalents temps plein (sur 101.000) d'ici fin 2019, céder 17,7 milliards d'euros de créances douteuses et a mené plusieurs cessions d'actifs pour renforcer sa solidité, comme Pioneer ou la banque polonaise Bank Pekao.

"Transform 2019 est en marche et nous faisons des progrès. Chacun dans la banque travaille très dur (...) afin d'atteindre nos objectifs et délivrer des résultats tangibles. Toutes nos divisions ont contribué positivement aux résultats", s'est félicité M. Mustier lors d'une conférence téléphonique.

"Tous nos objectifs sont confirmés", a-t-il ajouté, en soulignant que "la performance de la banque était très positive et très rassurante".

Le ratio de fonds propres durs ("CET1 fully loaded"), indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, a atteint 12,80% fin juin, un niveau très élevé, contre 11,45% fin mars. La banque estime qu'il sera supérieur à 12% à la fin de l'année.

- Environnement favorable -

Les revenus d'UniCredit ont en revanche reculé de 7,8% sur un an, à 4,85 milliards d'euros, un résultat néanmoins supérieur aux attentes des analystes (4,735 milliards) et aux revenus du premier trimestre (4,83 milliards).

Interrogé sur le fait que la banque enregistre pour le deuxième trimestre consécutif des résultats bien supérieurs aux attentes, M. Mustier a expliqué ce bon résultat par différents éléments.

"Nous avons mis en place un nouveau management, une nouvelle stratégie. Ce trimestre a (également) bénéficié d'un environnement économique favorable en Europe, ce qui a un impact non seulement sur la dynamique de nos clients mais aussi sur le profil de risque de la banque: notre coût du risque est bas", a-t-il noté.

UniCredit, qui figurait parmi les banques les moins performantes lors de tests de résistance publiés en juillet 2016 par l'Autorité bancaire européenne (EBA), a vendu en juillet la majeure partie de son portefeuille de 17,7 milliards d'euros de créances douteuses.

Les crédits détériorés bruts d'UniCredit sont passés de 56,3 milliards d'euros en décembre à 53 milliards fin juin. Quant au taux de couverture de ces crédits, il est resté stable à 56,3% par rapport au premier trimestre.

M. Mustier a aussi souligné que la banque était concentrée sur la réduction des coûts et poursuivait la refonte de son réseau.

Depuis décembre 2015, 464 agences ont été fermées, soit 49% des 944 fermetures prévues d'ici 2019. Du côté des suppressions de postes, 42% des 14.000 prévues ont été mises en oeuvre, "ce qui est en avance sur le plan", a noté le patron d'UniCredit.

afp/rp