par Robert MacMillan et Georgina Prodhan

En conséquence, l'action de la société née de la fusion du canadien Thomson et du britannique Reuters baisse fortement à Londres, de 4,3% à 1.491 pence. Mais à Toronto, elle ne cède que 0,43%.

Le groupe de nouvelles et d'informations a toutefois confirmé ses prévisions pour 2008, évoquant la résistance de la division Professionnal qui vend des bases de données et des instruments aux comptables, avocats, conseillers fiscaux, professionnels de la santé et autres.

Mais les investisseurs redoutent le moment de vérité que doit être la fixation des budgets 2009 de la clientèle.

Thomson Reuters a annoncé une hausse de 11% du C.A. proforma au deuxième trimestre à 3,4 milliards de dollars. Au premier trimestre, ce C.A. avait augmenté de 12% à 3,3 milliards de dollars.

Le C.A. de la division Marchés a progressé de 12% à 2,1 milliards de dollars mais le taux de croissance organique, qui fait abstraction des effets de change et des acquisitions, recule à 7% contre 9% au premier trimestre.

Les analystes attendaient une croissance organique de 7 à 8% pour la division Marchés.

"Les résultats n'ont rien d'exceptionnel; le marché attendait des chiffres moyennement satisfaisants et c'est bien le cas", commente Manoj Ladwa, trader dérivés de TradIndex.

Thomson a acheté Reuters Group pour 16 milliards de dollars environ en avril afin de se développer hors d'Amérique du Nord, tandis que pour Reuters, l'opération a eu pour effet de réduire son exposition aux marchés financiers.

Analystes et actionnaires prévoyaient un ralentissement de la croissance dans la division Marchés, qui regroupe les activités informations de Reuters et de Thomson, ainsi que leurs flux de données financières et les instruments pour les banques d'investissement et autres intermédiaires financiers.

VIGUEUR EN ASIE

Thomson Reuters a précisé que la croissance du C.A. de la division Marchés trouvait pour une bonne part sa source en Asie.

L'activité dans les changes, les matières premières, l'énergie, le corporate (entreprises) et les marchés émergents a permis d'accroître les revenus, compensant la faiblesse de la banque d'investissement.

"Nos soucis à moyen terme demeurent. Les banques perdent des emplois et les terminaux Reuters s'alignent sur l'emploi dans les banques", dit un analyste londonien, sous le couvert de l'anonymat.

Le directeur général Tom Glocer a déclaré à la presse que les ventes nettes de la division Marchés étaient positives au premier semestre et en juillet.

Le reste de l'année sera difficile, a-t-il dit quant à la conjoncture financière en général, tout en ajoutant que la clientèle avait exprimé "une opinion un peu plus optimiste pour ce qui concerne 2009".

La division Professionnal a fait état d'une croissance de 10% du C.A. à 1,4 milliard de dollars, la croissance organique ressortant elle à 6%. La croissance des ventes de cette division a dépassé celle de la concurrence, a noté Glocer.

Reed Elsevier, notamment, est un concurrent de Thomson Reuters dans cette division, alors que Bloomberg et Dow Jones, filiale de News Corp, sont les principaux compétiteurs de la division Marchés.

Le bénéfice opérationnel proforma courant, qui exclut les amortissements et autres éléments, a augmenté de 15% à 708 millions de dollars au deuxième trimestre.

Thomson Reuters a confirmé la prévision donnée en mai d'une croissance du C.A. proforma de 6 à 8%, hors effets de change, et celle d'une marge bénéficiaire courante proforma de 19 à 21%.

La marge de free cash flow, qui exclut les coûts d'intégration, représentera 11 à 12% du C.A., a ajouté le groupe.

Thomson Reuters a ajouté qu'il avait bouclé son programme de 500 millions de dollars de rachat d'actions en juillet, moins de trois mois après l'avoir annoncé, et qu'il rachèterait des actions de temps à autres à l'avenir.

Version française Wilfrid Exbrayat