par Peter Maushagen et Eva Kuehnen

"Nous sommes plus agressifs", a déclaré Brendan Cummins, entré en fonction au début de l'année. "Tout secteur qui ne nous donne pas satisfaction, qui ne peut être redressé pour qu'il rapporte au moins son coût en capital, sera assaini ou vendu", a-t-il affirmé.

Ciba songe ainsi à sortir de son portefeuille entre 30 et 40% de ses produits et probablement un peu plus de sa base de clients. "L'amaigrissement n'a eu qu'un effet limité, voire aucun effet sur le chiffre d'affaires", souligne-t-il.

En baisse en début de l'essence, l'action Ciba s'orientait en nette hausse après ces déclarations: le titre gagnait 2,23% à 27,56 francs à 13h12 GMT.

Alors qu'aucune décision n'a été prise sur les produits qui seront sortis du catalogue, Cummins ajoute qu'il n'est pas satisfait des secteurs Encres et Papiers.

Ciba mène actuellement son troisième programme de restructuration et compte économiser environ 500 millions de francs suisses d'ici 2009 au prix de 2.500 emplois supprimés.

"C'est une révolution culturelle majeure que nous entreprenons", a souligné Cummins. "Le programme lancé voici deux ans et demi se déroule extrêmement bien".

Ciba, tout comme son compatriote et concurrent Clariant, a souffert de l'envolée des prix du pétrole et des matières premières, qui s'est ajoutée à la concurrence asiatique.

La direction a déjà revu à la baisse ses perspectives pour l'année en cours, prévoyant un bénéfice opérationnel de 15% inférieur à celui de 2007. "Nos prévisions sont toujours d'actualité, nous ne les avons pas revues."

Ciba s'interdit toute projection pour les prix des matières premières, qui sont devenus très volatils, à l'image des tarifs du pétrole en hausse de 50%. Et les groupes ont de plus en plus de mal à répercuter ces prix.

Ciba a donc entamé une approche plus drastique. "Nous voulons nous débarrasser des secteurs où nous ne pourrons pas répercuter l'impact des prix des matières premières."

Le groupe a déjà augmenté ses tarifs de plus de 20% et le directeur général n'exclut pas de nouvelles hausses pour l'année en cours.

Ciba fait l'objet de rumeurs de rachat depuis de nombreuses années mais Cummins affirme que l'entreprise est suffisamment dotée en liquidités et qu'il ne le considère pas comme une cible.

Swiss Investor News