PARIS (awp/afp) - Les Républicains, premier groupe d'opposition à l'assemblée, s'acheminaient vers un recul dimanche à l'issue du premier tour des législatives, même s'ils limitent la casse, au point d'espérer apparaître en parti charnière dans la future législature.

Les premières estimations donnaient à LR et à son allié de l'UDI entre 11,4 et 14% des voix, bien en-dessous des résultats de 2017 (18,7%). Ce qui se traduirait par une fourchette de 33 à 80 députés à l'Assemblée nationale contre une centaine aujourd'hui.

"Les Républicains ne sont pas morts", a affirmé Rachida Dati sur TF1. "L'ancrage local de nos candidats a fait la différence dans beaucoup de circonscriptions", s'est félicité le président de LR Christian Jacob sur France 2.

Car LR va certes perdre son statut de premier groupe d'opposition, un nouveau coup dur après la débâcle des 4,8% de Valérie Pécresse à la présidentielle. Mais le recul était attendu dans un parti sonné, et qui cherchait avant tout à enrayer la mécanique de l'effacement.

"Il y a un redressement très net de LR au premier tour des élections législatives par rapport aux européennes et à la présidentielle", s'est félicité le sénateur Philippe Bas.

LR peut ainsi se féliciter du bon résultat de plusieurs de ses dirigeants. Dans le Doubs, la numéro 2 du parti Annie Genevard est arrivée largement en tête (42,1%) et affrontera au second tour le candidat Ensemble! Même chose dans le Lot où le secrétaire général Aurélien Pradié devance (avec 45,5%) le candidat de la Nupes.

S'ils se confirment dimanche prochain, ces résultats pourraient aussi placer Les Républicains en situation charnière, dans le cas où les partis de la macronie ne décrochent pas la majorité absolue de 289 sièges.

"Le LR subissent un nouveau recul (...) mais c'est bien ces électeurs-là qui en grande partie vont faire ou pas la majorité éventuellement d'Emmanuel Macron", a affirmé le politologue Brice Teinturier sur France2.

"Voix de la réforme"

"On est en mesure de jouer un rôle déterminant dans cette législature entre les extrêmes et la voie de l'immobilisme d'Emmanuel Macron", a affirmé Christian Jacob en assurant: "Nous serons constructifs, nous voterons les textes qui vont dans le bon sens, mais nous nous opposerons durement lorsque ce ne sera pas le cas".

Pas question cependant de "contrat gouvernemental", a ajouté M. Jacob qui a présenté LR en "voix de la réforme". Quant à une éventuelle consigne de vote, il a renvoyé à un Conseil stratégique lundi à 14H00, en se bornant à dire son souhait qu'il n'y ait "aucune voix pour les extrêmes".

Les Républicains essuient cependant un certain nombre de revers, plusieurs sortants étant éliminés dès le premier tour: ainsi le souverainiste Julien Aubert dans le Vaucluse, ou dans l'Yonne Guillaume Larrivé, qui avait vainement lancé des signaux répétés à la majorité.

Défenseur d'une ligne dure, Gilles Platret semble lui aussi éliminé en Saone-et-Loire, selon des résultats partiels.

Ces élections sont également déterminantes pour l'avenir de LR qui va se choisir un nouveau président, Christian Jacob ayant annoncé qu'il partirait après cette élection.

Quel courant enverra le plus de représentants à l'Assemblée: droite sociale ou droite dure ? partisans de Xavier Bertrand ou de Laurent Wauquiez ?

Dans le sud-est où LR défend généralement une ligne très droitière, les candidats semblaient à la peine, selon des résultats partiels.

"Ce soir, on constate dans la région Sud que la ligne dure des Républicains ne fonctionne pas", a tweeté l'ex-LR Renaud Muselier, passé à la macronie.

Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, fief de Laurent Wauquiez, le parti se félicitait que tous les sortants LR soient qualifiés et voyait même des chances de conquête.

cg/ib/dch