TF1 : Réponses aux questions écrites des actionnaires

TÉLÉVISION FRANÇAISE 1

Société Anonyme au capital de 42 097 127 €

Siège social : 1, quai du Point du Jour 92100 BOULOGNE BILLANCOURT

326 300 159 RCS NANTERRE

ASSEMBLEE GENERALE MIXTE

DU 14 AVRIL 2022

REPONSES AUX QUESTIONS ECRITES DES ACTIONNAIRES

Notre Conseil d'Administration soumet à notre vote l'attribution d'un dividende (avant fiscalité) de 0,45€ par action, stable sur un an, et représentant un taux de distribution d'environ 42% de résultat net part du groupe ; soit le taux le plus faible (hors crises covid) sur une dizaine d'années. Or, le résultat net part du groupe a presque doublé entre les exercices 2020 et 2021 d'une part, et d'autre part vous aviez affirmé que le dividende versé en 2021 l'était uniquement au titre de l'exercice clos le 31 décembre 2020. Si à titre personnel je suis favorable à une limitation du retour aux actionnaires, je ne comprends pas la cohérence du choix que vous nous présentez. Quels sont les éléments qui vous ont menés à soumettre au vote un dividende stable ?

Après avoir suspendu le dividende 2019 en raison de la crise liée au Covid-19, nous confirmons cette année notre engagement en matière de politique de retour aux actionnaires, avec un taux de distribution de près de 50% corrigé des éléments exceptionnels (crédit d'impôt). Il s'agit d'une position équilibrée et prudente, nous permettant de sécuriser aussi le financement de notre développement, par le biais d'investissements en contenus et en croissance externe, dans le secteur de la production.

De plus, nous rappelons que ce montant est mentionné dans le communiqué de presse annonçant le projet de fusion avec M6, au même titre que les perspectives de retour aux actionnaires prévues si le projet aboutissait, sur la base du cash flow libre généré par la nouvelle entité. Si la fusion ne se réalisait pas, nous resterions à des taux de distribution situés entre 60% et 80%, conformément à la pratique du groupe.

Tandis que notre groupe célèbre 35 ans de privatisation, nous avons appris avec peine la disparition de personnalités qui ont marqué de leurs empruntes son identité. Quel bilan faites-vous de ces 35 ans d'aventure, et quels sont les principaux défis du groupe en recomposition ?

Les années 2020 et 2021 ont été marquées par les décès de Patrick Le Lay, Etienne Mougeotte et ce début d'année par la disparition de Jean-Pierre Pernaut. Nous avons tous été profondément marqués et très attristés par ces décès. Ils ont été les grands acteurs de la privatisation de TF1 et de son succès.

L'aventure du groupe TF1 est une aventure unique. La position de TF1 est exceptionnelle et n'a pas d'équivalent dans le monde. C'est à la fois une grande fierté et un défi immense de faire perdurer notre singularité, de nous transformer en permanence pour nous adapter aux usages qui évoluent à une vitesse considérable, de réinventer notre modèle, lui-même challengé par de nouveaux acteurs mondiaux qui sont désormais des compétiteurs bien plus dangereux que les autres groupes de TV français.

C'est le sens du projet de fusion avec le groupe M6 : l'ambition de créer un acteur français ayant l'assise suffisante pour relever les nouveaux challenges économiques, technologiques et créatifs. Nous avons déjà fait la preuve de notre capacité d'adaptation et de rebond. Aussi, nous les abordons avec confiance et détermination, car nous disposons de tous les atouts et tous les talents pour le relever.

Nous, citoyens Français, voyons avec surprise et inquiétude se dérouler une guerre à la frontière de l'Union Européenne, en plein cœur de l'Europe. Cependant, les conflits armés sont nombreux à travers le monde. La guerre menée par la Russie en Ukraine revête-t-elle un caractère inédit pour le groupe, en ce qui concerne la protection des personnels et la transmission/diffusion d'informations, si l'on se souvient des conflits au Mali, au Yémen, au Soudan, au Burkina Faso, en Syrie notamment ?

Comme cela a toujours été le cas, la sécurité des collaborateurs du groupe et la sécurisation de notre activité sont des priorités pour notre groupe :

• Le site de TF1 est très sécurisé : du personnel de sécurité est présent à l'entrée du site et à l'intérieur du site.
• Une application peut être activée par tous les collaborateurs du groupe via leur smartphone dans le cadre de leur activité dans tout endroit du monde.

Pour le cas particulier des journalistes amenés à se rendre sur des terrains difficiles, du fait de la nature même de leur métier, et donc d'être confrontés à la guerre, à des catastrophes naturelles, à des violences, des dispositifs existent et sont pleinement mobilisés à l'heure de la guerre en Ukraine. Seuls les reporters aguerris peuvent s'y rendre, après des expériences similaires et un solide ensemble de formations

(« évoluer en zones sensibles », « premiers secours et gestes qui sauvent », éventuellement l'accompagnement des militaires français dans le cadre du séminaire de Collioure…). Dans le cas présent, du fait de l'ampleur de la couverture déployée, une nouvelle génération de reporter a vécu ses premières expériences de couverture de conflit, dans la très grande majorité des cas, auprès de collègues aguerris.

Seul le volontariat est possible sur ce type de mission : tout collaborateur est en droit de le refuser, sans motivation particulière, sans qu'il lui en soit tenu rigueur. Tous partent après une visite ou un échange médical, équipé d'une trousse de premier secours, en ayant reçu les consignes médicales adaptées au terrain. Tous partent avec l'équipement requis : casques, gilets par balle (le même équipement que les équipes du RAID), masque à gaz et cartouches associées, pastilles d'iode, téléphone satellite … ainsi qu'une application sur téléphone mobile pour joindre à tout moment un médecin ou déclencher un appel d'urgence.

Sur le plan matériel, les équipes partent avec les moyens de paiement adaptés à la situation locale (espèces et/ou carte de paiement) en quantité suffisante pour la durée de la mission. En prévision de l'évolution de la situation, un véhicule blindé a été acquis et acheminé sur place, en Ukraine (dans l'hypothèse d'un enlisement du conflit et de la présence de snipers).

Selon la nature de la mission, les équipes partent à 2 ou 3 collaborateurs et sont accompagnées, sur place, d'un fixeur (guide/traducteur local) et/ou d'un chauffeur et d'un véhicule. Ils sont suivis et un support 7/7 leur est apporté par les équipes restées à Paris (encadrement du pôle News, du service Reportage, hiérarchies, équipe de coordination des reportages …). Parce qu'ils sont les yeux de la rédaction sur place, ils sont seuls à décider des lieux de tournage et de leur niveau de sécurité. Aucune mission ne peut leur être imposée depuis Paris et à tout moment, ils peuvent demander à être relevés et rentrer en France. A ce moment-là, leur rapatriement est organisé.

Au retour, un accompagnement spécifique est mis en place : une visite médicale de suivi, un entretien de debrief avec leur managers et/ou le Directeur de la rédaction et/ou le Directeur de l'Information, un appel, quelques jours après leur retour, par les équipes RH.

Selon les préconisations médicales et les souhaits de chacun, un suivi médical complémentaire peut être mis en place via la cellule du SAMU dédiée à ce type d'événement ou le service du psychologue de notre prestataire de santé au travail. Cette offre de service n'est pas limitée dans le temps et qui que ce soit peut y faire appel, dans la foulée de son retour ou plusieurs semaines ou mois après.

Par ailleurs, des réunions d'échange (pour libérer la parole) et des formations spécifiques ont été mise en place pour les équipes du siège, amenées à visionner les images du conflit. Ces ateliers, animés par des professionnels, permettent de prendre le recul nécessaire face à la dureté de certains supports. A titre d'exemple, l'ensemble des équipes de la documentation, du montage ou des échanges internationaux ont a été formé aux « images sensibles » (formation de deux journées déclenchées dès le mois de mars 2022 pour le « rappel » et largement déployées depuis 2018/2019). Le même dispositif médical leur est également accessible.

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