Paris (awp/afp) - Le groupe TF1 a mis l'épidémie de Covid-19 derrière lui et affiche de bons résultats en 2021 mais estime plus que jamais nécessaire de fusionner avec son rival M6 pour affronter la révolution numérique.

TF1 a vu son bénéfice net quadrupler à 225,3 millions d'euros (237,9 millions de francs suisses) en 2021 après une année plombée par la crise sanitaire et les restrictions liées à l'épidémie, a annoncé le groupe vendredi dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires est revenu au-dessus de son niveau d'avant le coronavirus, à 2,427 milliards d'euros (+3,8% sur 2019).

Les indicateurs sont au vert pour le groupe, comme la marge opérationnelle, un indicateur de rentabilité très scruté par les marchés, qui affiche un taux élevé de 14,1% (ou 12,9%, hors comptabilisation d'un crédit d'impôt lié à la crise sanitaire).

Côté audience, la "ménagère de moins de 50 ans" continue de craquer pour TF1, comme les 25-49 ans en général, avec des parts d'audience pour ces catégories qui sont des "records depuis 2007", selon Gilles Pélisson, le PDG du groupe.

La part d'audience de TF1 a progressé de 1,1 point chez les femmes de moins de 50 ans responsable des achats, à 33,5%, et de 0,3 points chez les personnes de 25 à 49 ans, à 30,2%.

Mais quelques "nuages noirs" sont visibles sur le marché, qui rendent plus que jamais nécessaire le projet de fusion avec M6, a indiqué M. Pélisson devant des journalistes.

Après ces annonces, le cours de l'action TF1 progressait légèrement d'environ 0,4% à la Bourse de Paris vendredi en milieu de matinée, dans un marché globalement en baisse de 1,5%.

Une série pour Apple TV

D'une manière générale, les chaînes de télévision "reperdent" de la durée moyenne d'écoute (DEI), qui avait augmenté depuis 2020, notamment parce la consommation de vidéo à la demande "ne cesse de progresser", dans le cadre "une évolution fondamentale des usages", a souligné M. Pélisson.

Le marché publicitaire de la télévision traditionnelle reste "relativement stable à 3,3/3,4 milliards d'euros", alors que le marché de la publicité numérique, désormais "essentiel", est "à 7,7 milliards d'euros".

TF1 doit donc mener maintenant la bataille sur ces marchés du numérique et du contenu à la demande, "qui se mènent avec de la technologie, de la donnée", face à des acteurs "mondiaux", Netflix et consorts.

"Cela demande beaucoup de moyens" financiers, et "tout cela milite" pour la fusion avec M6, a-t-il dit.

"Nous avons besoin d'avoir un champion national, qui "restera beaucoup plus petit que l'acteur très puissant qui existe sur le territoire national, le service public", a-t-il affirmé.

Pour 2022, le groupe ne fait pas de prévisions chiffrées. Les mois de janvier et février "ont été tout à fait corrects pour nous" sur le plan de la marge opérationnelle, après une année 2021 achevée "en trombe", mais "nous ne faisons pas de plans sur la comète", s'est borné à déclarer Gilles Pélisson.

L'année 2022 sera riche en grands évènements - élections en France, évènements sportifs comme la coupe du monde de foot au Qatar -, ce qui augmentera l'attractivité des programmes mais aussi le coût de la grille.

"On a montré pendant la pandémie qu'on avait une rapidité et une agilité très forte" pour adapter les coûts des programmes aux recettes publicitaires, a déclaré Gilles Pélisson.

En 2021, les revenus du pôle de production Newen Studios se sont établis à 335,6 millions d'euros, en hausse de 43,4% sur un an (+58,9% hors effet de périmètre lié à la cession des activités Jeux).

Le pôle "poursuit sa collaboration" avec les plateformes de vidéo à la demande, selon le groupe.

Le studio iZen a produit ainsi en Espagne "Insiders", programme de téléréalité pour Netflix.

Apple TV de son côté va bientôt diffuser "sa première série tournée en Europe" et confiée à Newen, a indiqué Gilles Pélisson.

afp/lk