BERLIN (Reuters) - L'organisme allemand de surveillance comptable APAS a interdit à EY, qui a audité Wirecard de 2016 à 2018, de réaliser de nouveaux audits pour des entreprises cotées pendant deux ans et lui a infligé une amende de 500.000 euros, a rapporté lundi le quotidien économique allemand Handelsblatt.

L'APAS a refusé de commenter l'affaire. L'autorité de régulation devrait publier une déclaration sur sa décision de sanctionner EY plus tard dans la journée de lundi.

EY, anciennement Ernst & Young, n'était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

Wirecard a déposé une demande de procédure d'insolvabilité en juin 2020 et doit près de 4 milliards de dollars à ses créanciers, après avoir révélé un trou de 1,9 milliard d'euros dans ses comptes qui, selon EY, était le résultat d'une fraude sophistiquée à l'échelle mondiale.

L'entreprise, fondée en 1999, a commencé par traiter des paiements pour des sites de jeux d'argent et de pornographie avant de devenir une star de la fintech et un membre de l'indice allemand DAX.

Son effondrement, le plus grand scandale comptable de l'après-guerre en Allemagne, a terni la réputation financière du pays et éclaboussé la sphère politique.

L'APAS dit avoir constaté des manquements massifs de la part d'EY, a rapporté Handelsblatt, citant des sources familières du dossier.

EY se voit interdit de participer à des appels d'offres pour l'audit de certaines sociétés pendant deux ans. Il s'agit de toutes les sociétés cotées en bourse ainsi que de la majorité du secteur financier composé de banques et de compagnies d'assurance, selon Handelsblatt.

(Reportage Joern Poltz, rédigé par Linda Pasquini ; Version française Nathan Vifflin, édité par Kate Entringer)