Sao Paulo (awp/afp) - La Bourse de Sao Paulo a clôturé sur une hausse de plus de 5% lundi, au lendemain du premier tour de la présidentielle brésilienne qui a vu le chef d'Etat sortant Jair Bolsonaro obtenir un meilleur score que prévu.

L'indice Ibovespa a grimpé à 116.114,46 points, progressant de 5,54% sur la séance.

Le réal s'est par ailleurs apprécié de plus de 4% par rapport au dollar, à 5,17 réais pour un dollar.

Dimanche, Jair Bolsonaro (extrême droite) a obtenu 43% des suffrages, derrière l'ex-président de gauche Lula (48%), un écart bien moins important que ce que prévoyaient les sondages.

Les investisseurs ont également salué une poussée ultra-conservatrice au Parlement et espérant la poursuite de politiques libérales en matière économique.

Les actions ordinaires de la compagnie pétrolière publique Petrobras se sont envolées de plus de 7%.

Celles de la compagnie aérienne Gol ont bondi de 12,54%.

Ces hausses des cours s'expliquent par le fait que "quel que soit le vainqueur (du 2e tour du 30 octobre) il devra gouverner avec un Congrès plus à droite, plus libéral et pro-marché, et qui aura beaucoup de poids", explique l'économiste Igor Macedo de Lucena.

Le Parti Libéral (PL) de Jair Bolsonaro a désormais 99 sièges au lieu de 76 à la Chambre des Députés et est devenu le parti le plus représenté au Sénat avec 15 sièges sur 81, contre 7 auparavant.

De plus, les partis du centre ont enregistré des gains, tandis que le Parti des Travailleurs (PT) de Lula progressait moins que prévu.

Parlement mieux disposé

Si Lula l'emporte, sa marge de manoeuvre sera réduite pour imposer des politiques sociales ou renforcer le rôle de l'Etat, des perspectives qui préoccupent le marché.

"Le marché estime que si Lula gagne, il ne pourra pas mettre en oeuvre les changements drastiques qu'il promet, et que si c'est Bolsonaro qui l'emporte, le Parlement sera mieux disposé" à poursuivre des politiques libérales, dit Jason Vieira, économiste en chef d'Infinity Asset Management.

Dans le cas d'une réélection de Bolsonaro, les investisseurs "estiment qu'il pourrait faire avancer davantage le programme de privatisations, ainsi que les réformes du système fiscal et de l'administration publique", explique Igor Macedo de Lucena.

Et si Lula était élu, il pourrait avoir des difficultés pour mettre en place des mesures économiques prévues dans son programme, comme la révision du code du travail.

Pour pouvoir gouverner avec ce Parlement franchement marqué à droite, "il devra se rapprocher de personnalités plus à même de mettre en place une politique économique modérée".

Les milieux d'affaires ont d'ailleurs vu d'un bon oeil le fait que Lula ait reçu le soutien la semaine dernière d'Henrique Meirelles, ancien ministre de l'Economie de Michel Temer (2016-2018) et ancien président de la banque centrale, tenant de la rigueur budgétaire.

afp/rp