Zurich (awp) - Ayant redressé la barre au niveau opérationnel, Hochdorf est parvenu à réduire sa perte nette l'an dernier. Le transformateur de produits laitiers en difficulté a vu cette dernière se contracter de 15,8 à 10,2 millions de francs suisses. Le groupe lucernois, qui vise un résultat d'exploitation à l'équilibre, poursuit sa quête d'investisseurs.

La perte au niveau du résultat exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s'est elle aussi réduite, passant en l'espace d'un an de 20,10 à 3,86 millions de francs suisses, écrit jeudi l'entreprise établie à Hochdorf. La marge correspondante s'est elle inscrite à -1,3%, contre 6,7% en 2022.

Le bénéfice net du groupe lourdement endetté et qui a décidé en 2021 une vaste restructuration, a souffert des charges financières héritées du passé, malgré l'embellie intervenue au niveau de l'excédent brut d'exploitation. Comme déjà annoncé début mars, le résultat d'exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) est revenu en 2023 en terrain positif, Hochdorf précisant que celui-ci s'est hissé à 7,8 millions de francs suisses, contre une perte de 10,06 millions en 2022. La marge afférente a, elle, bondi de 6 points de pourcentage à 2,6%.

Les recettes se sont accrues de 5,4% à 307,84 millions de francs suisses, la croissance reposant sur la vive hausse des ventes de l'unité Infant Nutrition, comprenant les laits infantiles Bimbosan, lesquelles ont augmenté de 29,7% à 103,12 millions. Celles de la division Food Solutions, qui produit des poudres de lait pour le chocolat et la confiserie, entre autres, ont revanche fléchi de 3,7% à 204,72 millions.

Dette nette de plus de 52 millions

Les flux de trésorerie libres issus des opérations ont eux aussi retrouvé les chiffres noirs pour la première fois depuis 2017, à hauteur de 13,80 millions de francs suisses, contre une valeur négative de 19,65 millions en 2022.

A fin 2023, le taux de fonds propres du groupe atteignait 58,1% et son endettement net 52,4 millions de francs suisses. Conséquence de cette lourde dette, le conseil d'administration renonce à proposer aux actionnaires le versement d'un dividende. Hochdorf ajoute reporter d'une année le paiement des intérêts de l'obligation hybride lors de la prochaine échéance fixée au 21 juin prochain.

Le groupe, qui avait indiqué début mars se mettre en quête d'investisseurs rappelle cependant que "même une capacité bénéficiaire compétitive" ne suffira pas à compenser "dans un futur prévisible", les charges héritées du passé, apparues avant 2020. Pour passer à la phase suivante, l'entreprise se doit d'investir dans ses installations et son développement commercial, une étape qui ne peut être franchie "qu'avec des options de financement supplémentaires", a expliqué le vice-président du conseil d'administration Andreas Herzog, cité dans le communiqué.

Rappelant des moyens financiers limités, la direction de Hochdorf entend se concentrer dans un premier temps sur l'activité principale actuelle. Une approche qui devrait permettre à l'entreprise de renouer avec les chiffres noirs au niveau Ebit cette année, celle-ci notant que la situation de financement exigeante du groupe figure au centre des préoccupations pour 2024.

Restructuration

Pliant sous le poids de sa dette, Hochdorf a décidé en 2021 une vaste restructuration, soit le regroupement de ses activités de production à Sulgen, dans le canton de Thurgovie supprimant au passage 120 emplois sur son site historique lucernois de Hochdorf. L'automne dernier, il avait annoncé fermer son usine à Hochdorf d'ici la fin 2026, prévoyant la suppression de 40 emplois permanents.

Seules les installations nécessaires à la production des préparations infantiles seront transférées à Sulgen. Les équipes de développement, de ventes, de marketing et de l'administration, soit environ 90 employés, resteront à Hochdorf. L'entreprise compte 369 collaborateurs.

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