sucre édulcoré

Londres (awp/afp) - Les métaux précieux ont bénéficié d'un important rebond sur la semaine, portés par la baisse des rendements des obligations et la faiblesse du dollar, qui ont souffert de données économiques n'incitant pas à de futures hausses de taux.

Le secteur - or, argent, platine et même palladium - a progressé "dans un contexte de conviction croissante [des marchés] que les taux d'intérêt dans le monde ont atteint un sommet", indique Han Tan, analyste à Exinity.

Le métal jaune s'est ainsi rapproché de nouveau de la barre des 2.000 dollars l'once, en même temps que le billet vert souffrait de "la publication cette semaine de données économiques américaines qui semblent remettre en question la nécessité d'une nouvelle hausse des taux" de la Réserve fédérale (Fed), tout en renforçant les prévisions d'une baisse de taux en 2024, résume Ole Hansen, analyste de Saxobank.

Le dollar et les rendements des bons du Trésor américains ont pâti de ces projections, ce qui a renforcé en comparaison l'attractivité des métaux précieux comme valeur refuge.

Face à un panier de grandes monnaies, le Dollar Index a ainsi reculé sur la semaine d'environ 1,70% à 104,108 points vendredi.

Les investisseurs semblent "estimer qu'aucun resserrement supplémentaire ne sera nécessaire", ce qui rend le dollar vulnérable à une nouvelle baisse à court terme, et pourrait continuer de soutenir les prix de l'or à l'avenir, estime James Harte, analyste chez Tickmill.

Les marchés boursiers mondiaux ont par ailleurs profité de la chute du dollar, "en particulier dans les secteurs frappés par la crise qui ont récemment connu des difficultés face à des niveaux d'endettement élevés et à un coût croissant de cette dette", ajoutait Ole Hansen.

Parmi les secteurs concernés par cette embellie, "le stockage de l'énergie et les énergies renouvelables, deux domaines qui soutiennent la demande de métaux tels que l'argent et le platine", tous deux boudés des investisseurs la semaine précédente.

Le prix de l'once d'argent s'est ainsi relevé d'environ 6,3% sur la semaine, celui de l'or prenant de son côté environ 2%.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 1.979,11 dollars vendredi, contre 1.940,20 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Le cuivre se redresse

Le cuivre a redressé la barre sur la semaine, porté par la demande chinoise et les mesures de soutien à l'économie du gouvernement, la Chine étant un important consommateur de métaux industriels.

Jeudi, le métal a touché 8.321,50 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), un plus haut depuis début octobre.

Le cours du métal est "stimulé par (...) un dollar plus faible et une demande robuste de la part de la Chine dans un contexte de relance continue pour soutenir la croissance", explique Ole Hansen.

Quand le dollar, devise de référence du marché du cuivre, se déprécie, le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres monnaies augmente, dopant ainsi la demande.

"La demande chinoise résiste plutôt bien par rapport au reste du monde", soulignent les analystes d'UBS. La forte demande des secteurs "du transport, de l'électroménager, ainsi que des mesures gouvernementales pour soutenir projets d'infrastructures, suggèrent que la demande chinoise de cuivre pour 2023 pourrait être plus élevée que nous le pensions initialement."

Les analystes notent par ailleurs que le pays a besoin de cuivre pour sa transition énergétique. Les propriétés du cuivre, en particulier sa forte conductivité, en font en effet un métal clé pour la transition énergétique, intervenant notamment dans la composition des batteries de véhicules électriques.

En octobre par exemple, les ventes automobiles en Chine ont dépassé les deux millions, portées par les véhicules électriques qui en représentent près de la moitié. La Chine est le premier marché automobile mondial.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.294,50 dollars vendredi, contre 8.035,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le sucre se tasse

Le prix du sucre ont fléchi sur la semaine, le marché anticipant une offre plus abondante venant du Brésil en raison de bonnes conditions météorologiques et d'une concurrence moins rude avec la production d'éthanol.

"Avec les bonnes récoltes du Brésil et le beau temps prévu pour la récolte brésilienne dans les prochains jours, le marché a perdu une partie de son élan haussier", expliquent les analystes de ED&F Man.

"La chute importante des prix du pétrole (...) pourrait également avoir contribué à faire baisser le marché", poursuivent-ils.

Habituellement, un prix élevé du pétrole et des carburants incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours. Mais la baisse des prix du pétrole depuis un mois a rendu la production d'éthanol à partir de sucre moins intéressante, n'incitant plus autant les producteurs à privilégier l'éthanol.

"Des inquiétudes subsistent quant au potentiel de production thaïlandais et indien en raison d'El Niño", un phénomène climatique qui provoque de grosses chaleurs et de la sécheresse, rappelle cependant Jack Scoville, analyste de Price Future Group.

Les tensions sur l'offre sont toujours présentes, maintenant les prix du sucre à des niveaux toujours très élevés. "Les ports brésiliens sont très encombrés et l'expédition du sucre a donc été plus lente", ajoute l'analyste, qui souligne par ailleurs que "la demande est toujours forte".

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 27,12 cents, contre 27,29 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars également valait 735,30 dollars contre 747,30 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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