cuivre flanchent

Londres (awp/afp) - L'or a baissé sur la semaine, après une envolée qui l'a vu culminer lundi à son plus haut prix jamais atteint, les anticipations d'une baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine faiblissant après la publication d'un rapport sur l'emploi américain solide.

Lundi, le prix de l'or a battu son record historique, culminant à 2.135,39 dollars l'once.

Le lingot d'or a d'abord bénéficié "des attentes croissantes (des investisseurs) selon lesquelles la Réserve fédérale américaine (Fed) va bientôt changer de cap et commencer à réduire ses taux" d'intérêt, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

En début de semaine, l'or avait été galvanisé par la dépréciation du billet vert. Le marché du métal précieux étant libellé en dollars, une baisse de la devise américaine le rend moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

L'or devient aussi comparativement plus attractif par rapport aux bons du Trésor américain, autre valeur refuge, dont le rendement suit les attentes d'évolution des taux de la Fed.

Le rapport sur le marché de l'emploi bien plus solide qu'attendu en novembre aux Etats-Unis a cependant pesé sur l'or vendredi en dissipant les spéculations autour de cette potentielle baisse des taux imminente de la Fed.

Quelque 199.000 emplois ont été créés le mois dernier, en hausse par rapport aux 150.000 d'octobre, selon les chiffres publiés par le département américain du Travail. C'est aussi plus que les 175.000 créations d'emplois qui étaient attendues, selon le consensus de Briefing.com.

"Les marchés ont réagi comme on pouvait s'y attendre (...) le dollar et les rendements obligataires augmentant de manière générale", relève M. Razaqzada, "tandis que l'or baissait".

"Bien que la croissance de l'emploi soit en baisse par rapport à l'année dernière, elle résiste remarquablement bien face à une situation économique difficile et au ralentissement de la croissance mondiale", poursuit-il.

La dynamique du début de semaine s'est ainsi inversée, le rapport sur l'emploi américain en novembre dopant le billet vert et les rendements obligataires, au détriment de l'or.

Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), l'once d'or s'échangeait pour 2.005,28 dollars vendredi, contre 2.072,22 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges.

Coup de mou pour le sucre

Les prix du sucre ont fléchi sur la semaine, tombant à leur plus bas niveau en cinq mois, la baisse récente des prix du pétrole n'incitant pas les producteurs a transformer leur récoltes de canne à sucre en éthanol, augmentant ainsi l'offre sur le marché.

Les cours du sucre sont tombés cette semaine à New York comme à Londres à un plus bas prix depuis juillet.

"Ce n'est certainement pas une coïncidence si la chute du prix du sucre s'est produite plus ou moins en même temps que la chute des prix du pétrole", relève Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Habituellement en effet, un prix élevé du pétrole et des carburants incite les producteurs à transformer une partie de leur récolte en éthanol, ce qui réduit la quantité de sucre sur le marché et fait monter les cours.

A l'inverse la baisse des prix du pétrole depuis un mois a rendu la production d'éthanol à partir de sucre moins intéressante.

Il pourrait ainsi en résulter une plus grande part de transformation de la production de canne à sucre en sucre, relèvent les analystes.

Selon l'Association brésilienne du secteur (UNICA), "30% de canne à sucre en plus ont été transformés en sucre au cours de la première quinzaine de novembre dans la principale région de culture", note M. Fritsch.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 23,32 cents, contre 25,09 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars également valait 655,20 dollars contre 696,80 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre se courbe

Le cuivre a baissé sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), tombant de son sommet depuis août atteint vendredi dernier, avant de réduire ses pertes sur la fin de semaine, porté par de fortes importations chinoises.

Début décembre, le cuivre avait atteint un sommet depuis août, "porté par des problèmes d'approvisionnement suite à la fermeture d'une mine majeure au Panama", rappelle Ole S. Hansen, analyste chez Saxobank.

Le cuivre a baissé depuis, plombé par "les données manufacturières chinoises" et l'abaissement par Moody's des perspectives de la note de crédit du gouvernement chinois, poursuit-il.

L'agence de notation Moody's a en effet abaissé mardi de "stable" à "négative" la perspective de la note de crédit de la Chine, arguant de l'endettement du pays et d'une croissance atone.

L'activité manufacturière en Chine s'est quant à elle contractée en novembre pour le deuxième mois consécutif, accentuant la pression sur le gouvernement pour soutenir une activité économique qui peine à totalement se redresser.

La faiblesse des prix du cuivre "s'est toutefois avérée de courte durée, car le marché physique continue d'envoyer un signal de demande robuste", relève M. Hansen.

"Les importations chinoises de cuivre (...) en novembre, largement utilisé dans les secteurs de la construction, des transports et de l'électricité, ont grimpé de 10% par rapport au mois précédent pour atteindre leur plus haut niveau depuis presque deux ans", souligne-t-il.

Le métal n'a cependant pas rattrapé ses fortes pertes du début de semaine et termine en petite baisse.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.454 dollars vendredi, contre 8.610,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

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