Après notamment Deutsche Bank et UBS, Credit Suisse a dévoilé des résultats annuels décevants et chute de 11,07% à 14,70 euros. L’année dernière, la banque suisse a essuyé une perte nette de 2,944 milliards de francs suisses (2,6 milliards d’euros) à comparer avec un bénéfice net de 1,875 milliard en 2014. Il s’agit de sa première perte annuelle depuis 2008.

Credit Suisse a passé une charge pour dépréciation de survaleurs de 3,8 milliards de francs suisses en raison de sa décision de réduire le poids de sa banque d'investissement. Le groupe préfère mettre l'accent sur le développement de l'activité de gestion de fortune dans les pays émergents et de la banque universelle en Suisse.

Sur le seul quatrième trimestre, l'établissement helvétique a par ailleurs annoncé une perte opérationnelle ajustée avant impôts de 1,134 milliard de francs suisses là où le marché attendait un bénéfice de 268 millions d'euros. Selon Société Générale, la principale déception est venue de son activité de trading FICC (produits de taux, change et matières premières), dont les revenus ont chuté de 49%. Ses pairs ont pour leur part enregistré en moyenne une hausse de 6% sur ce segment.

A fin décembre 2015, la banque affichait un ratio de fonds propres de 11,4% contre 10,2% à la fin du troisième trimestre. Si elle a bénéficié d'une augmentation de capital, le marché attendait mieux avec un ratio de 12,3%.

"Les conditions de marché en janvier 2016 sont restées difficiles et nous nous attendons à ce que les marchés restent volatils jusqu'à la fin du premier trimestre 2016 en raison de la persistance de problèmes macro-économiques", a déclaré Tidjane Thiam, directeur général de la banque.

Il a indiqué avoir accéléré son programme de réductions de coûts et réalisé 34% des économies prévues d'ici 2018, soit 1,2 milliard de francs sur les 3,5 milliards prévus.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Finance - Banques
Le secteur bancaire réduit la voilure. Après RBS, Credit Suisse, UBS, ou encore Deutsche Bank, c'est le géant britannique HSBC, qui a annoncé un nouveau plan stratégique visant à réduire ses effectifs, d'ici à 2017, de 50.000 employés. Le FMI a mis en garde contre les faiblesses persistantes des banques européennes. Il estime que leurs créances douteuses s'élèvent encore à plus de 900 milliards d'euros. Dans toutes les régions du globe, des vulnérabilités bancaires ont été soulignées par le FMI. En Chine le secteur bancaire subit une exposition excessive à l'immobilier, qui représente 20% de ses créances. Aux Etats-Unis, le FMI craint que la remontée annoncée des taux d'intérêt, après sept ans de taux proches de zéro, n'ait pas encore été prise en compte par les investisseurs.