Zurich (awp) - Le géant bancaire Credit Suisse a renforcé au premier trimestre ses provisions pour litiges de 143 mio CHF, selon les indications fournies jeudi dans son rapport partiel. A fin décembre, ces réserves se montaient à 3,84 mrd CHF, dont quelque 2 mrd pour la seule affaire des titres adossés à des créances hypothécaires (RMBS) aux Etats-Unis.

L'ensemble des provisions pourrait toutefois ne pas couvrir pas l'intégralité des pertes auxquelles le numéro deux bancaire helvétique est exposé. Dans son rapport, Credit Suisse avance un montant entre 0 et 1,2 mrd CHF.

Cette augmentation des réserves pour litiges intervient après la série de perquisitions qui a touché différentes antennes de Credit Suisse en Europe à fin mars. Des clients de la banque aux deux voiles sont soupçonnés de fraude fiscale.

La publication du rapport trimestriel survient au lendemain du règlement de l'un des volets de l'affaire RMBS. Credit Suisse a accepté mercredi de payer 400 mio USD au régulateur américain des caisses d'épargne, la NCUA.

Cette dernière reprochait à l'établissement d'avoir dissimulé les risques de crédits immobiliers d'une valeur de 715 mio USD vendus entre 2005 et 2007 à trois banques coopératives américaines. Comme c'est d'usage dans ce type de compromis, Credit Suisse n'a ni reconnu ni nié les faits.

Cet accord est distinct d'un autre compromis d'un montant de 50,3 mio USD conclu en avril 2016 entre Credit Suisse et la NCUA dans un autre litige.

Pour sa part, UBS a accepté lundi de verser 445 mio USD à la NCUA dans ce dossier. L'agence fédérale américaine est jusqu'à présent parvenue à des accords amiables pour environ 5,1 mrd USD.

Ces titres toxiques auront causé bien du souci à Credit Suisse, qui a déjà écopé dans ce dossier d'une amende particulièrement salée du Département de justice américain (DoJ). Les autorités US ont ainsi infligé une pénalité financière totale de 5,28 mrd USD pour solder le cas RMBS, l'un des produits financiers ayant mené à la crise des subprimes de 2008.

D'autres grandes banques européennes et américaines ont également été sanctionnées pour des faits similaires.

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