Plus forte baisse de l'indice SMI, Credit Suisse (-3,54% à 24,01 francs suisses) est victime des résultats trimestriels décevants dévoilés en même temps que sa nouvelle stratégie. Cette dernière, qui est globalement conforme aux attentes du marché, comprend deux augmentations de capital pour un montant total de 6,05 milliards de francs suisses (5,57 milliards d'euros) qui lui permettraient d'afficher un ratio de fonds propres durs de 12,2% à fin 2015 contre seulement 10,2% à la fin du troisième trimestre.

La stratégie dévoilée par Tidjane Thiam, directeur général de la banque depuis juillet, met aussi l'accent sur le développement de l'activité de gestion de fortune dans les pays émergents et de la banque universelle en Suisse. Une introduction en Bourse partielle de cette dernière activité est prévue en 2017 afin de participer à la concentration sur son marché domestique.

Parallèlement, Credit Suisse va réduire le poids de sa banque d'investissement, suivant ainsi l'exemple de nombre de ses concurrentes. Le durcissement de la réglementation pèse en effet sur la rentabilité de ces activités. Les ressources en capital affectées au segment macro (change et taux) seront par exemple réduites de plus de 70%.

Ce nouveau plan stratégique comprend également un volet économies, l'établissement financier souhaitant réduire sa base de coûts de 2 milliards de francs suisses à horizon 2018. Ils s'élèveraient alors entre 18,5 et 19 milliards.

Si cette stratégie est en ligne avec les anticipations des investisseurs, ces derniers ont été déçus par les résultats du troisième trimestre. Le bénéfice net de Credit Suisse a chuté de 24% à 779 millions de francs suisses, largement en-dessous du consensus Reuters de 921 millions. Selon les analystes, cette mauvaise performance trouve son origine aussi bien dans les activités de gestion de fortune que de banque d'investissement.