Mulhouse (AFP) --La désignation lundi du groupe suisse Schmolz + Bickenbach pour la reprise d'Ascométal, le fabricant français d'acier spéciaux, a condamné l'aciérie Ascoval de saint-Saulve, dans le Nord, malgré les promesses d'Emmanuel Macron.

Trois candidats étaient en lice pour reprendre Ascométal, placé en redressement judiciaire: Schmolz + Bickenbach, le britannique Liberty House, pôle industriel du groupe GFG Alliance House, et l'espagnol Sidénor.

Le tribunal de grande instance de Strasbourg a préféré le groupe suisse de sidérurgie-métallurgie dont l'offre ne comprend pas l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord).

L'exclusion du site Ascoval de Saint-Saulve, détenu conjointement par Asco Industries (à 60%) et le groupe français Vallourec, "entraînera, à brève échéance, l'arrêt des opérations de l'aciérie", a annoncé lundi le groupe Vallourec dans un communiqué. Le site emploie 299 personnes.

Sa fermeture va avoir des conséquences pour une cinquantaine de sous-traitants et cinq entreprises vont devoir fermer parce qu'elles étaient monofournisseurs, a déploré Bruno Kopczynski, porte-parole de l'intersyndicale et délégué CFDT du site.

Le choix du tribunal de grande instance de Strasbourg a pour cette raison suscité de nombreuses critiques dans les Hauts-de-France.

"Le gouvernement tire ainsi un trait sur la filière d'avenir que représentent les aciers spéciaux en lien ace la production automobile", a dénoncé Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron transmise à l'AFP.

"Vous devez entendre la colère des salariés, de leurs familles, des représentants du personne et des élus locaux qui ont voulu sauver ces emplois et nous demandons à l'Etat de nous dire maintenant ce qu'il compte faire", a-t-il ajouté.

"C'est la colère de tout un arrondissement et des salariés qui domine ce matin", déclare pour sa part dans un communiqué Fabien Roussel, député (>> Putnam High Income Securities Fund) du Nord. L'élu a dénoncé l'absence d'engagement de l'Etat à soutenir l'offre de Liberty House qui prévoyait de reprendre Ascoval.

"Il y a une semaine jour pour jour, le président de la République avait pourtant rassuré les élus et les salariés en disant +Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, l'Etat sera présent au rendez-vous+ On connaît le résultat de cette promesse (...) Il n'y a eu aucun signal de l'Etat", a-t-il déploré.

Le site Ascoval était à l'arrêt lundi, les salariés entendant "montrer leur colère".

"On a été sacrifiés. Tout le monde est écoeuré, il y a énormément de colère et je pense qu'on va très vite faire savoir aux gens qu'un aciériste c'est quelqu'un qui n'a peur de rien", a averti Bruno Kopczynski.

Valeurs citées dans l'article : Putnam High Income Securities Fund