Elior ne perd plus que 2% à 3 euros, après avoir sombré jusqu'à plus de 10% mercredi dans le sillage de la publications de résultats médiocres. Le spécialiste de la restauration collective, qui avait bénéficié ces derniers jours en bourse de la bonne performance trimestrielle de son concurrent britannique Compass, a publié ce matin un perte en nette hausse au cours du premier semestre de son exercice décalé. Celle-ci a en effet atteint 266 millions d'euros, contre 53 millions d'euros l'an passé à la même époque, alors que le consensus la voyait en baisse à 40 millions.

L'Ebita ajusté ressort quant à lui à -16 millions d'euros, contre -4 millions attendus.

"En dépit des perturbations liées au variant Omicron, l'activité rebondit, portée notamment par un fort dynamisme commercial, a commenté Bernard Gault, le directeur général d'Elior. En revanche, l'intensification des pressions inflationnistes pèse sur nos marges opérationnelles, déjà dégradées par la pandémie". 

Le résultat intègre 119 millions d'euros de provisions pour dépréciation d'écarts d'acquisition en France et en Espagne, ainsi que des provisions pour dépréciation d'actifs (hors écarts d'acquisition) aux Etats-Unis pour un montant de 62 millions d'euros relatives à l'activité de Preferred Meals qui fait l'objet d'une sortie volontaire.

En effet, "le Conseil d'administration a entériné la décision de fermer Preferred Meals aux Etats-Unis, une activité industrielle trop éloignée de notre cœur de métier et qui pèse très lourdement sur les comptes du Groupe", a expliqué Bernard Gault. Elior avait acquis cette société de production et distribution de plats préparés, frais et surgelés en 2016, mais elle représenterait une perte d'Ebita de 35 millions d'euros sur l'exercice en cours. Ce désengagement devrait être pleinement effectif d'ici la fin de l'exercice.

Le chiffre d'affaires semestriel est quant à lui ressorti au-dessus des attentes: à 2,24 milliards d'euros, il a affiché une croissance organique de 18% et a dépassé le consensus de 4%. Le développement commercial a contribué à sa progression à hauteur de +9,9%, alors que la perte de contrats a représenté une réduction 8,7%. Le taux de rétention ressort ainsi à 91,3 % au 31 mars 2022, stable par rapport au 31 décembre 2021.

Depuis le début du troisième trimestre de l'exercice, l'activité du groupe est restée bien orientée. En avril, le chiffre d'affaires continue à se redresser, à hauteur de 90% des niveaux d'avant-Covid, comparé à 87% au second trimestre.

Aussi, pour l'exercice 2021-2022, Elior table sur un croissance organique du chiffre d'affaires d'au moins 16%, un Ebita ajusté autour de l'équilibre, et sur des dépenses d'investissement inférieures à 2% du chiffre d'affaires.

Le groupe prévoit également une croissance organique annuelle moyenne d'au moins 7 % (consensus à +4,5%) sur les deux prochains exercices, une marge d'Ebita ajusté d'environ 4% en 2023-2024 (consensus à 3%) et la reprise de la distribution de dividendes au titre de ce même exercice.