On entend de plus en plus parler des critères ESG, que ce soit à travers des ETF “ESG”, ou encore des fonds d’investissement qui garantissent un investissement responsable. Nous sommes d’accord sur le fait que ces critères constituent une première étape vers la prise de conscience. Oui, mais est-ce un petit pas pour l’image de marque ou un grand pas pour la durabilité ?

Le premier point à soulever est que les fournisseurs de notes ESG sont nombreux, et qu’ils appliquent leurs propres critères. Au final, certaines entreprises peuvent être notées positivement par certains fournisseurs, et en même temps négativement par d’autres. Dans une étude d’AlphaValue datant de décembre dernier, on peut voir par exemple que l’entreprise Covestro est très bien notée par Sustainanalytics, et a une faible note selon ISS.

Source : AlphaValue

Vous comprenez ainsi que les notes ESG sont assez subjectives, et qu’une comparaison s’il y a lieu d’en faire une, doit porter sur les notations du même fournisseur.

Pour cette étude, je me suis donc basé sur les notations ESG fournies par Refinitiv, et plus précisément le score ESGC, ajusté des éventuelles controverses auxquelles est exposée une entreprise. Ce score est disponible sur Zonebourse dans la rubrique Notation des pages action. La note compare les entreprises d’un même secteur et tient compte des efforts accomplis par chacune d’entre elles. Il est donc possible qu’une entreprise très polluante obtienne une meilleure note sur le plan environnemental qu’une autre moins polluante, dans un secteur différent. Le détail complet de la notation est disponible ici, et voici les critères pris en compte pour le calcul des notes :

Source : Zonebourse avec Refinitiv

Maintenant que vous êtes plus averti sur les critères qui entrent en jeu dans cette notation, voyons ensemble quelles sont les notes ESG des entreprises du CAC 40, sur la base des données Refinitiv :

Source : Zonebourse.com

L’entreprise STMicroelectronics arrive premier du classement, et EssilorLuxottica détient la note ESG la plus faible. Ce classement est à titre indicatif en se basant sur les notes de chacune des entreprises, mais comme expliqué précédemment, les notes sont relatives au secteur de chaque entreprise. Si le CAC40 était une entreprise, il se verrait attribuer un score de 62.36%, qui correspond à la lettre B.

A notes similaires, les entreprises peuvent avoir un profil très différent. Il est donc important que vous regardiez le détail des notes, et non uniquement la note finale. Il se peut que dans un même secteur, une entreprise notée B- soit meilleure sur le plan environnemental qu’une entreprise notée B. Prenons par exemple les 3 géants du luxe : LVMH et Kering ont un score global respectif de 56 et 52%, soit la lettre B-. De son côté, Hermès a un score de 61%, lui conférant la lettre B. On voit que malgré un bilan global assez semblable, les notes de chaque critère varient fortement. C’est ensuite à vous de voir quel critère vous privilégiez dans votre approche. Si pour vous les critères environnementaux sont prioritaires, vous privilégierez LVMH ou Kering. En effet, le poste innovation de Hermès, qui correspond à la capacité à réduire les coûts et charges environnementaux, en créant des produits éco-conçus, est inexistant. Si en revanche c’est la gouvernance qui vous tient à coeur, l’entreprise Hermès semble être le meilleur choix, malgré une faiblesse pour le poste actionnaires.

Source : Zonebourse.com