Les remous sur les marchés actions ont cessé hier, ou du moins ont-ils connu une accalmie. En Asie, où la séance de lundi a tourné au krach boursier, la journée de mardi est restée tumultueuse, mais dans le sens de la remontée. Il y avait une bonne dose de volatilité dans l'air. L'Europe, pour sa part, a eu du mal à rebondir, à tel point que certaines places n'ont pas redécollé du tout. C'est le cas du CAC40 qui a lâché 0,27% pour une quatrième séance de rang dans le rouge et un bilan 2024 qui est désormais à -5,5%.

Aux Etats-Unis, le gros rebond entrevu en milieu de séance s'est transformé en rebond modéré. Le Nasdaq 100 a repris 1% après avoir gagné jusqu'à 2,6% au meilleur de la journée. Le secteur des semiconducteurs s'est offert une bouffée d'air frais, tracté par Nvidia.

"D'une manière générale, les marchés semblent se calmer", ai-je lu depuis hier sous diverses formes sous la plume de patrons de l'investissement de plusieurs firmes de gestion. Oui, je sais, c'est exactement la réflexion que vous vous êtes faite, et moi aussi. Nous sommes tous de petits patrons de l'investissement en puissance.

Ainsi, les réactions extrêmes des premiers jours ont laissé la place à davantage de réflexion. La remontée des rendements obligataires américains suggère en parallèle que les scénarios cataclysmiques ("la Fed va devoir baisser ses taux en urgence") étaient sans doute surfaits. Jerome Powell ne sera pas brûlé pour hérésie sur la place publique, en tout cas pas tout de suite. La situation des derniers jours me fait penser au génial dessin de Kevin Kallaugher, alias Kal. Celui dans lequel on voit un financier qui prononce le mot "excel" en discutant au téléphone, qu'un autre financier comprend mal et qu'un troisième interprète en "sell" (qui veut dire "vendre" en anglais. Si on ne sait pas ça la blague perd beaucoup en saveur). La panique s'empare de tous les autres qui commencent à hurler "sell", "sell". Jusqu'à ce qu'un autre financier capitule et dise "good bye", qu'un autre financier comprend mal et interprète comme un "buy" (qui veut dire "acheter" en anglais. Si on ne sait pas ça la blague perd beaucoup en saveur). Puis un autre, puis un autre, jusqu'à ce que tous crient frénétiquement "buy", "buy".

L'indice de volatilité VIX, qui prend la tension du marché, est tombé de son piédestal. Selon ce que j'ai lu, il aurait chuté au rythme le plus rapide depuis 2010, après avoir grimpé au rythme le plus rapide depuis 2008. Quand on commence à comparer des records et des contre-records en 24h00, c'est qu'il y a des excès quelque part. Ceci dit le VIX reste à haut niveau, signe que toute crainte n'est pas dissipée.

Pour autant, les appels au calme des décideurs politiques, financiers et monétaires ont l'air d'avoir porté leurs fruits, en parallèle de mouvements tactiques porteurs. Un responsable du Forex chez JPMorgan a par exemple expliqué hier que 50 à 60% des opérations de carry trade les plus agressives sur le yen avaient été dénouées, ce qui suggère que ce marché a encaissé la majeure partie du choc. De son côté, Goldman Sachs a révélé que les fonds spéculatifs ont profité du creux (buy the dip, dit-on en anglais) pour se renforcer sur des secteurs sur-attaqués. Les statistiques que la banque obtient à travers les positions de ses clients hedge funds montrent en effet que la séance de la veille a été la plus active des cinq derniers mois à l'achat pour ces fonds (qui ont particulièrement apprécié la technologie américaine, on ne se refait pas).

Dans le reste de l'actualité, Kamala Harris a choisi comme colistier en vue de l'élection présidentielle le gouverneur du Minnesota Tim Walz. Je cite Bloomberg, dont l'explication sur ce choix me semble limpide : "Ce choix est conforme à la sagesse conventionnelle de l'équilibre du ticket, complétant Madame Harris, qui est originaire de Californie et cherche à devenir la première femme noire présidente de l'histoire des États-Unis, à travers des lignes démographiques, culturelles et politiques." Walz, classé à gauche, est notamment populaire dans son Etat pour son soutien financier à la classe moyenne.

Dans l'actu des sociétés, encore pas mal de publications depuis hier soir aux Etats-Unis. Celle de Lumen a surpris à la hausse, à l'inverse de celle d'Airbnb. Ce matin, j'ai l'impression que Continental et Novo Nordisk ont mal publié en Europe. Si même l'assurance tous risques danoise déçoit, où va-t-on ?

Un mot sur la Chine, où les exportations de juillet ont déçu, pendant que les importations ont nettement dépassé les attentes. Toujours cette dualité dans les données chinoises, alors que le pays devrait être confronté à une nouvelle mesure de défiance des Etats-Unis. L'administration Biden voudrait limiter la présence de composants chinois dans les véhicules modernes, pour éviter des remontées de données voire des sabotages. Les composants chinois sont omniprésents dans les équipements automobiles. Washington craint cette dépendance et les risques qui y sont liés en cas de conflit. Cette mesure ressemble à la mise au ban d'Huawei il y a quelques années. Voilà en tout cas qui ne devrait pas aider la Chine à se relancer, ni les relations commerciales à s'apaiser.

En Asie Pacifique, le Nikkei 225 a encore repris près de 3% ce matin. L'indice a presque effacé le plongeon de 12,4% de lundi, mais accumule toujours un repli conséquent sur ses plus hauts récents. La Corée du Sud et Taiwan affichent un comportement identique à celui de Tokyo avec le rebond des technologiques. L'Inde gagne 1% et l'Australie 0,7%. En Chine, les indices continentaux végètent tandis que le Hang Seng gagne plus de 1%. Les indicateurs avancés européens et américains pointent en vive hausse.

Le CAC40 démarre la séance en hausse de 0,45% à 7162 points. Le SMI prend 0,66% à 11 586 points. Le Bel20 gagne 0,77% à 3919 points.

Les temps forts économiques du jour

Peu d'indicateurs ce jour, hormis les stocks pétroliers US du DOE (16h30). Tout l'agenda ici.

Les principaux changements de recommandations

  • Adecco Group : Barclays maintient sa recommandation de surpondérer avec un objectif de cours réduit de 47 à 42 CHF. Citigroup maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 43 à 38 CHF.
  • Aperam : Morgan Stanley maintient sa recommandation de pondération de marché et relève l'objectif de cours de 33 à 35 EUR.
  • Auto1 Group : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 7,80 à 8,90 EUR.
  • Ayvens : JPMorgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 8,60 à 7,90 EUR.
  • Banca Monte Dei Paschi Di Siena : Citi passe de neutre à acheter avec un objectif de cours relevé de 5,30 EUR à 6 EUR.
  • Britvic : Citi passe d'acheter à neutre avec un objectif de cours relevé de 1170 à 1290 GBX.
  • Crédit Agricole : Morgan Stanley reste à pondération de marché avec l'objectif de cours relevé de 16 EUR à 16,60 EUR.
  • Danone : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 67 à 66 EUR.
  • DFDS : Carnegie Group maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours réduit de 402 à 365 DKK.
  • DS Smith : Barclays dégrade de surpondérer à pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 420 à 435 GBX.
  • Intercontinental Hotels Group : Morgan Stanley maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 8900 à 8000 GBX.
  • JCDecaux : JP Morgan maintient sa recommandation de souspondérer et réduit l'objectif de cours de 19,10 à 15,90 EUR.
  • Just Eat Takeaway.com : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 1336 à 1396 GBX.
  • Kion Group : DZ Bank AG Research maintient sa recommandation de conserver avec un objectif de cours réduit de 45 à 38 EUR.
  • Mondi : Barclays améliore sa recommandation de souspondérer à pondération de marché avec un objectif de cours relevé de 1380 à 1470 GBX.
  • OCI N.V. : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 27 à 30 EUR.
  • Roche Holding : Citigroup maintient sa recommandation d'achat et relève l'objectif de cours de 285 à 300 CHF.
  • Scout24 : JP Morgan passe de neutre à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 67 à 80 EUR.
  • SIG Group : Barclays surpondère de pondération de marché à surpondérer avec un objectif de cours relevé de 18 CHF à 20 CHF.
  • Société Générale : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 33 à 31 EUR.
  • Vonovia : HSBC maintient sa recommandation d'achat avec un objectif de cours relevé de 35 à 40 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l'ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions pendant la séance)

Dans le vaste monde

Annonces importantes (et moins importantes)                                                                                                                                                                                

D'Europe

Des Amériques

D'Asie Pacifique et d'ailleurs

Le reste de l'agenda mondial des publications ici.

Lectures